Etats-Unis: l'état de grâce d'Obama ébranlé par des ennuis fiscaux
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WASHINGTON (AFP) - Barack Obama a fait mardi un extraordinaire aveu d'égarement en déclarant avoir "foiré" sur la nomination de son secrétaire à la Santé, le jour où l'état de grâce du président américain était soumis à sa première épreuve sérieuse
Plus tôt dans la journée, M. Obama avait annoncé dans un communiqué que celui qu'il avait nommé secrétaire à la Santé lui avait demandé d'y renoncer à cause de ses ennuis avec le fisc.
Peu auparavant, c'était Nancy Killefer, celle que M. Obama avait choisie pour tailler dans les dépenses superflues de l'Etat et pour veiller au bon fonctionnement des programmes fédéraux, qui avait annoncé se désister, elle aussi à cause de démêlés avec l'administration fiscale.
En quelques heures, et seulement deux semaines après son investiture, M. Obama a ainsi vu se bousculer les questions sur sa faculté à tenir sa promesse de gouverner autrement.
Les renoncements de de M. Daschle et Mme Killefer ont aussi éclipsé une grande opération de M. Obama auprès du public pour faire passer au plus vite un gigantesque plan censé relancer une économie paraissant souffrir chaque jour davantage.
Tout en estimant que M. Daschle était le mieux à même de réformer le système de santé américain -- une priorité pour l'opinion -- M. Obama a reconnu qu'après avoir fait campagne sur le thème du changement, il ne pouvait donner l'impression d'appliquer "deux poids et deux mesures, pour les puissants d'un côté, et de l'autre pour les gens ordinaires qui travaillent tous les jours et qui payent leurs impôts".
M. Daschle était au coeur d'une controverse sur plus de 100.000 dollars d'arriérés d'impôts qu'il a acquittés il y a quelques semaines seulement.
Mme Killefer, quant à elle, s'est retrouvée en butte à des informations sur des impôts qu'elle n'aurait pas payés pour une employée de maison depuis que M. Obama l'a choisie début janvier.
Ces affaires paraissaient remettre en cause l'engagement de M. Obama à observer les critères les plus rigoureux jamais instaurés dans le choix de ses collaborateurs, d'autant plus que la confirmation de son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, avait elle aussi été compliquée par des démêlés avec le fisc
Même si le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a assuré que l'administration n'avait rien fait pour pousser M. Daschle et Mme Killefer vers la sortie, l'administration pouvait avoir intérêt à ce que l'abcès Daschle soit crevé rapidement pour ne pas détourner l'attention de l'action de M. Obama face à la crise économique.
"Nous devons à présent aller de l'avant, avec notre projet de relever l'économie et de remettre les gens au travail", dit M. Obama.
C'est pour promouvoir ce plan que M. Obama avait initialement prévu de parler aux grandes chaînes de télévision.
Après une adoption par la Chambre des représentants, le Sénat a commencé le débat sur sa version du plan, proche de 900 milliards de dollars.
Les deux chambres devront ensuite trouver un compromis.
M. Obama veut obtenir le soutien le plus large possible. Mais ses adversaires républicains, certes minoritaires, dénoncent le coût du projet alors que le déficit menace déjà de dépasser les 1.000 milliards de dollars.