Expulsion en cours des squatteurs de la place des Vosges

AFP

Paris - La police procédait tôt samedi matin à l'expulsion des squatteurs de la place des Vosges à Paris, dont la cour d'appel avait ordonné vendredi l'expulsion sans délai, a-t-on appris auprès du collectif Jeudi Noir et de la préfecture de police.

Expulsion en cours des squatteurs de la place des Vosges
La police est arrivée vers 07H00 et a "défoncé la porte d'entrée", a déclaré vers 08H00 la porte-parole du collectif, Margaux Leduc.

Un représentant de la préfecture de police de Paris a assuré qu'"il n'y a pas eu besoin de défoncer la porte, quelqu'un venait de sortir". "L'opération, qui a commencé à 07H30, est quasiment terminée depuis 08H30", a-t-il ajouté.

Les occupants du squat "sont rassemblés dans la cour du bâtiment. On les a laissés prendre leurs affaires. Un huissier les a inventoriées. Certains ont déjà quitté les lieux", selon le représentant de la préfecture

Les policiers "ne se sont pas mal tenus", a ironisé Margaux Leduc, déplorant néanmoins que l'accès du bâtiment soit interdit à l'avocat du collectif, Me Pascal Winter.

Joint par téléphone, ce dernier a expliqué qu'une fois l'expulsion terminée, "il n'y pas de recours efficace" d'un point de vue judiciaire. "On expulse et on n'a évidemment rien proposé en terme de relogement", a-t-il déploré, faisant "le pari que dans six mois l'immeuble sera toujours vide".

Le représentant de la préfecture de police a affirmé que "ce bien ne restera plus vide comme par le passé", car "les propriétaires ont désormais un projet immobilier".

La cour d'appel de Paris avait ordonné vendredi l'expulsion sans délai des squatteurs membres du collectif Jeudi Noir qui occupent depuis un an un somptueux hôtel particulier de la place des Vosges à Paris (IVe arrondissement), expulsion assortie du versement d'indemnités d'environ 80.000 euros.

La gauche parisienne a dénoncé ce jugement, les commentaires allant de "regret" à "déni de justice". Les occupants avaient reçu, avant le jugement, le soutien du Conseil de Paris.

Une trentaine de squatteurs avaient envahi en octobre 2009 cet hôtel particulier d'environ 1.500 mètres carrés, orné de plafonds à la française avec poutres peintes, aux gigantesques cheminées de pierre, qu'ils ont pris grand soin de ne pas dégrader. Le bâtiment était inoccupé depuis 1966, un vrai "scandale alors que la capitale manque cruellement de logements", dénonce Jeudi Noir.

Mais la propriétaire des murs, Béatrice Cottin, 88 ans, ne l'avait pas entendu ainsi. Elle avait attaqué les squatteurs en justice pour obtenir leur expulsion.

La cour d'appel a ordonné aux squatteurs de quitter les lieux sans délai et de verser une indemnité d'occupation de 10.000 euros pour la fin 2009.

En revanche, pour la période postérieure au 25 janvier 2010, la cour d'appel a divisé par trois le montant des indemnités mensuelles qu'ils doivent verser à la propriétaire. Du fait de la durée du squat, le montant de ces "indemnités d'occupation" devrait toutefois rester élevé: à ce jour, il atteint ainsi 72.000 euros.

La cour a reconnu dans son arrêt "le souci légitime du collectif d'attirer l'attention des pouvoirs sur les difficultés de logement auxquelles sont habituellement confrontés les étudiants et les jeunes occupant un emploi".

Mais les squatteurs se sont rendus coupables, selon la cour d'appel, d'une "atteinte au droit de propriété".


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