Facebook: Zuckerberg sort de son silence et présente ses excuses

Reuters

San Francisco - Mark Zuckerberg est sorti mercredi soir de son silence et a reconnu que Facebook avait commis des erreurs qui ont permis à la société Cambridge Analytica de collecter les informations personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs du réseau social.

Le fondateur de Facebook n’avait pas encore réagi aux révélations sur le siphonnage, en 2014, des données relatives à 50 millions d’abonnés du réseau social par le cabinet londonien de marketing politique Cambridge Analytica, qui a travaillé avec l’équipe de campagne de Donald Trump.

Dans un communiqué publié sur page puis multipliant les interventions dans les médias américains, le directeur général de Facebook a présenté des excuses aux utilisateurs de la plate-forme et a reconnu que sa société avait “commis des erreurs”.

Il a également promis que des mesures seraient prises pour réduire les capacités d’accès aux données personnelles des utilisateurs de Facebook.

Dans une interview accordée à la chaîne CNN, il s’est dit “vraiment désolé” pour cet “abus de confiance majeur” et a indiqué que Facebook, dans la tourmente depuis les révélations de ces derniers jours, n’aurait pas dû croire Cambridge Analytica quand la société basée à Londres a affirmé qu’elle détruirait les données obtenues via un intermédiaire.

“Nous avons la responsabilité fondamentale de protéger les données personnelles”, a-t-il dit.

Zuckerberg s’est également dit convaincu que des entités étaient en train d’essayer de s’immiscer dans des processus électoraux via Facebook et a ajouté que son entreprise s’engageait à stopper ces ingérences dans des élections, citant notamment les élections américaines de mi-mandat, en novembre prochain, et les scrutins en Inde et au Brésil.

Au site Recode, spécialisé dans les nouvelles technologies, il s’est dit “ouvert” à la perspective d’une audition au Congrès des Etats-Unis.

Dans des interviews accordées au New York Times et au magazine Wired, il a indiqué que le modèle économique de Facebook n’évoluerait sans doute pas. L’accès la plate-forme, a-t-il dit, doit rester “très bon marché ou gratuit”.

“Je ne pense pas que nous allons nous écarter du modèle publicitaire”, a-t-il ajouté, indiquant par ailleurs ne pas avoir observé un mouvement significatif de fermetures de comptes Facebook depuis les premières révélations, le week-end dernier.

Facebook a perdu en trois jours plus de 45 milliards de dollars de capitalisation, entraînant dans son sillage d’autres grands noms du secteur des réseaux sociaux tels que Twitter ou Snap. A la clôture à Wall Street, mercredi soir, après le premier communiqué de Zuckerberg, l’action reprenait 0,7%.

Suspendu mardi, le directeur général de Cambridge Analytica a affirmé dans un enregistrement vidéo réalisé en caméra cachée que son cabinet d’analyse avait joué un rôle décisif dans la victoire de Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine de novembre 2016.

Quant à Aleksandr Kogan, l’universitaire britannique désigné par Facebook et Cambridge Analytica comme étant à l’origine du scandale, il s’est efforcé mercredi de minimiser son rôle, affirmant servir de “bouc émissaire” aux deux entreprises.

C’est ce professeur de psychologie à l’Université de Cambridge qui a créé une application fonctionnant avec les identifiants Facebook des internautes. Téléchargée par 270.000 personnes, elle a permis d’avoir accès à leurs données personnelles mais aussi à celles de leurs “amis”.


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