Facebook doit répondre aux craintes suscitées par le projet Libra, déclare Powell

Reuters

Washington - Facebook ne pourra faire avancer le projet de monnaie virtuelle Libra tant qu’il n’aura pas répondu aux vives inquiétudes qu’il soulève, a déclaré mercredi le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell.

Les propos du patron de la banque centrale américaine font écho aux réserves déjà émises notamment par le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau et par Mark Carney, celui de la Banque d’Angleterre (BoE).

“Je ne pense pas que le projet puisse aller de l’avant (...) sans une large approbation sur la manière dont l’entreprise répond (aux inquiétudes) sur le blanchiment d’argent, et tous ces types de questions”, a déclaré Jerome Powell devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants américaine.

Le président de la Fed a relevé que Libra, le projet de monnaie virtuelle dévoilé par Facebook, le mois dernier suscite de “graves inquiétudes” auprès des autorités de régulation.

Libra, dont le lancement est prévu l’an prochain, doit permettre au premier réseau social de s’imposer dans les paiements, les services financiers et le commerce en ligne dans le monde entier grâce à ses milliards d’utilisateurs.

“Libra soulève de graves inquiétudes concernant la vie privée, le blanchiment d’argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière”, a souligné Jerome Powell.

“Ce sont des craintes qui doivent être traitées en profondeur et publiquement”, a-t-il ajouté, précisant que tout examen réglementaire du projet devrait être mené avec “patience et attention”.

Il a indiqué que la Fed avait mis en place un groupe de travail pour suivre le projet et qu’elle coordonnait ses activités avec d’autres banques centrales à travers le monde. Il s’attend à ce que le Conseil de surveillance de la stabilité financière (FSOC) aux Etats-Unis examine aussi le projet.

Le président de la Fed a par ailleurs dit être favorable à l’innovation dans la finance si les risques mesurés sont identifiés, mais il estime que Libra se distingue des autres projets de monnaie virtuelle en raison du nombre d’utilisateurs de Facebook.

“Facebook a plus de deux milliards d’utilisateurs, alors je pense qu’on fait face pour la première fois à la possibilité d’une très large adoption”, a-t-il souligné. Un éventuel problème lié à Libra “aurait une importance systémique en raison de la taille de Facebook”.


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