Fayyad chargé de former un nouveau cabinet palestinien en vue des élections
AFP
Ramallah (Territoires palestiniens) - Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a chargé lundi le Premier ministre Salam Fayyad, qui a présenté la démission de son gouvernement, de former un nouveau cabinet avant les scrutins prévus cette année et sur fond de bouleversements régionaux.
Salam Fayyad
"Le président Mahmoud Abbas a chargé lundi Salam Fayyad de former un nouveau gouvernement avec pour priorité de répondre aux exigences en vue des élections présidentielle, législatives et municipales", selon un communiqué officiel.
M. Abbas a aussitô t demandé à M. Fayyad d'entamer ses consultations pour constituer le nouveau cabinet.
Le président palestinien "a affirmé que le nouveau gouvernement devrait concentrer ses travaux sur la mobilisation de toutes les énergies en vue de l'établissement de l'Etat indépendant de Palestine en septembre prochain", selon le texte.
M. Fayyad, en fonctions depuis juin 2007, avait présenté en début de matinée la démission de son gouvernement au président de l'Autorité palestinienne.
Mahmoud Abbas avait fait part en novembre de son intention de remanier le gouvernement dirigé par M. Fayyad, un économiste de 58 ans crédité par les pays occidentaux d'avoir assaini les finances palestiniennes et amélioré la situation sécuritaire en Cisjordanie.
Il avait alors précisé que ce dernier serait reconduit dans ses fonctions.
Parallèlement, la direction palestinienne a décidé d'organiser des élections générales dans les prochains mois et a convoqué des élections municipales pour le 9 juillet, première consultation palestinienne depuis 2006.
Ces scrutins ont aussitô t été rejetés par le mouvement islamiste Hamas, vainqueur des législatives il y a cinq ans.
Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat a expiré en janvier 2009 mais a été prolongé jusqu'à l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle afin d'éviter un vide institutionnel.
L'Autorité palestinienne avait déjà appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.
Le 31 janvier, en pleine vague de contestation populaire en Egypte et en Tunisie, M. Fayyad avait appelé les mouvements palestiniens à "commencer à réfléchir sérieusement à des élections générales" après le scrutin municipal de juillet.
Il avait estimé "opportun de les utiliser pour mettre fin à la division et rétablir l'unité nationale", faisant allusion à la séparation de fait entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne gouverne les zones autonomes, et la bande de Gaza, contrô lée par le Hamas depuis juin 2007.
Pour l'Autorité palestinienne, secouée par les répercussions des révoltes en Tunisie et en Egypte et par la diffusion en janvier par la chaîne Al-Jazira de centaines d'archives sur les pourparlers avec Israël entre 1999 et 2010, ces scrutins représentent un test de sa légitimité.
Mais ils ne devraient se tenir que dans la seule Cisjordanie, puisque le Hamas les refuse à Gaza, et qu'Israël interdit toute activité politique palestinienne à Jérusalem-Est, occupée et annexée en 1967.