Flottille: Israël peaufine un projet de "commission juridique d'enquête"

AFP

Jerusalem - Les principaux ministres du gouvernement israélien examinaient mercredi les contours de la "commission juridique d'enquête" envisagée par Israël pour répondre aux appels pressants à une enquête internationale après le raid sanglant contre une flottille pour Gaza.

Benjamin Netanyahu
Benjamin Netanyahu
"Le cabinet restreint s'est réuni ce matin pour discuter de la constitution d'une commission juridique d'enquête" sur l'affaire de la flottille, a déclaré à l'AFP un haut responsable qui a requis l'anonymat.

Selon les radios israéliennes, les sept ministres de cette instance devraient présenter leurs conclusions dans la journée à l'administration américaine, qui a réclamé "une participation internationale à l'enquête sur l'assaut du 31 mai".

Le cabinet restreint devait également discuter mercredi d'un éventuel allègement du blocus de la bande de Gaza, a indiqué la radio militaire.

Les commandos de la marine israélienne ont mené le raid dans les eaux internationales au large d'Israël pour faire respecter le blocus de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et ont tué neuf civils.

L'opération, qui a reçu le feu vert du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a suscité l'indignation et les condamnations de la communauté internationale.

Selon les médias israéliens, M. Netanyahu veut s'épargner une commission d'enquête internationale et a opté pour une commission juridique d'enquête au mandat limité aux aspects légaux de l'intervention et du blocus mais avec une possible composante étrangère.

Elle serait présidée par Yossef Ciechanover et compterait des juristes israéliens de renom ainsi qu'au moins deux experts étrangers, dont un Américain, afin de la rendre crédible, selon le Maariv.

M. Ciechanover, 77 ans, avait été chargé d'enquêter sur un autre ratage de M. Netanyahu, après la tentative avortée d'assassinat du chef du Hamas en exil Khaled Mechaal par des agents du Mossad à Amman en 1997.

Toujours selon les médias israéliens, M. Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak, et le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazi, pourraient répondre eux-mêmes aux enquêteurs.

Mais, les conclusions de la commission d'enquête auraient uniquement valeur de recommandations, a précisé Haaretz.

M. Barak a par ailleurs formellement exclu que les enquêteurs puissent interroger les commandos marins impliqués dans l'assaut.

L'armée israélienne a de son côté chargé le général de réserve Giora Eiland de superviser une "équipe d'experts", composée de généraux de réserve, qui rendra ses propres conclusions d'ici le 4 juillet sur le déroulement du raid.

La question d'un éventuel allègement du blocus a fait l'objet d'un entretien la veille à Jérusalem de M. Nentanyahu avec Tony Blair, le représentant du Quartette (USA, Russie, UE, ONU), a indiqué sous condition d'anonymat un proche du cabinet restreint cité par Maariv.

Selon le Daily Telegraph britannique, Israël serait prêt à assouplir son blocus en échange de l'acceptation par la communauté internationale d'une commission d'enquête interne sur le raid contre la flottille.

Le président américain Barack Obama doit recevoir mercredi son homologue palestinien Mahmoud Abbas pour évoquer les négociations de paix indirectes israélo-palestiniennes parrainées par Washington ainsi que la situation humanitaire à Gaza, selon un haut responsable américain.

"M. Netanyahu doit se rendre à la Maison Blanche d'ici fin juin pour s'entretenir avec M. Obama", a de son côté indiqué mercredi à l'AFP sous condition d'anonymat un haut responsable israélien.

Le 31 mai, M. Netanyahu a écourté une visite officielle au Canada et reporté sa rencontre prévue le lendemain avec M. Obama, à la suite de l'affaire de la flottille.


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