Foot/Transfert : Neymar au PSG ou l’incarnation du football globalisé
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Paris - En déboursant 222 millions d’euros pour s’attacher les services de Neymar, le Paris Saint-Germain a largement battu le record du transfert le plus coûteux de l’histoire.
Une seule transaction avait jusqu’alors dépassé le cap de la centaine de millions d’euros : la vente de Paul Pogba par la Juventus Turin à Manchester United, contre 105 millions d’euros, l’été dernier.
Des chiffres rendus plus affolants encore si l’on inclut dans le calcul les charges, les primes et le salaire du Brésilien sur cinq ans. Toutes ces données prises en compte, le coût total du dossier Neymar devrait dépasser les 700 millions d'euros.
Plusieurs facteurs concourent à expliquer cette surenchère. Il faut remonter aux années 1990 pour trouver les sources de la flambée. Le 15 décembre 1995, la Cour de justice des communautés européennes tranche en faveur du joueur belge Jean-Marc Bosman.
Dans l’arrêt portant le nom du footballeur, l’instance juridictionnelle bannit le quota de trois joueurs étrangers dans chaque équipe de l’Union européenne, car il va à l'encontre du principe de libre circulation des travailleurs.
La face du marché des transferts va s’en trouver bouleversée. Les quotas ne subsistent alors que pour les joueurs extra-communautaires (pas plus de quatre par club professionnel en France, par exemple), et les périodes de mutations deviennent un enjeu central de la saison.
L'évolution du prix des joueurs vedette reflète ce changement d'ère. Alors que 5 millions d’euros avaient suffi en 1984 à Naples pour obtenir la signature de Diego Maradona (FC Barcelone), ce sont plus de 75 millions d’euros que le Real Madrid devra débourser en 2001 pour acquérir Zinédine Zidane (Juventus Turin).
L’arrivée progressive d’investisseurs étrangers à la tête de grands clubs européens va accélérer le mouvement. On citera le rachat de Chelsea par l’homme d’affaires russe Roman Abramovitch en 2003, celui de Manchester United par deux investisseurs américains en 2005, mais aussi la reprise de Manchester City par un groupe émirati en 2008 ou encore celle du Paris Saint-Germain par un fonds souverain du Qatar en 2011.
Pressés d’obtenir des résultats puis de préserver leur rang, ces nouveaux venus sur le marché investissent chaque année de grosses sommes. Quant aux clubs vendeurs, ils profitent de la situation pour faire monter les enchères.
Certains ont même intégré les transferts dans leur modèle économique. Détecter des jeunes talents, notamment en Amérique du Sud, les faire éclore et les revendre avec une importante plus-value : tel est le plan suivi par des clubs comme le FC Porto, le Benfica Lisbonne ou l’AS Monaco.
La hausse des droits télévisés concourt également à cette inflation des prix. C’est particulièrement vrai en Angleterre. Les clubs de Premier League se sont partagés en 2016 la somme de 3,3 milliards d’euros (2,3 milliards en droits domestiques et 1 milliard en droits internationaux). Ces droits de diffusion sont également orientés à la hausse en Allemagne, en Espagne, en Italie et en France.
Le résultat ne se fait pas attendre. Le coût des transferts ne cesse d’augmenter depuis le début de la décennie. Alors que les 200 transferts les plus onéreux représentaient plus de 1,8 milliard d'euros en 2012, ils atteignaient en 2016 les 3,4 milliards d’euros.
Le transfert record de Neymar n’est que l’aboutissement d’une logique poussée jusqu’à son extrême. Désireux de faire de leur club une « marque » mondialement connue, et d'en recueillir les bénéfices de l’Amérique du Sud à l’Asie, les dirigeants qataris comptent se servir de la renommée déjà acquise sur la planète par Neymar. Au plan économique, le calcul paraît imparable.
Des chiffres rendus plus affolants encore si l’on inclut dans le calcul les charges, les primes et le salaire du Brésilien sur cinq ans. Toutes ces données prises en compte, le coût total du dossier Neymar devrait dépasser les 700 millions d'euros.
Plusieurs facteurs concourent à expliquer cette surenchère. Il faut remonter aux années 1990 pour trouver les sources de la flambée. Le 15 décembre 1995, la Cour de justice des communautés européennes tranche en faveur du joueur belge Jean-Marc Bosman.
Dans l’arrêt portant le nom du footballeur, l’instance juridictionnelle bannit le quota de trois joueurs étrangers dans chaque équipe de l’Union européenne, car il va à l'encontre du principe de libre circulation des travailleurs.
La face du marché des transferts va s’en trouver bouleversée. Les quotas ne subsistent alors que pour les joueurs extra-communautaires (pas plus de quatre par club professionnel en France, par exemple), et les périodes de mutations deviennent un enjeu central de la saison.
L'évolution du prix des joueurs vedette reflète ce changement d'ère. Alors que 5 millions d’euros avaient suffi en 1984 à Naples pour obtenir la signature de Diego Maradona (FC Barcelone), ce sont plus de 75 millions d’euros que le Real Madrid devra débourser en 2001 pour acquérir Zinédine Zidane (Juventus Turin).
L’arrivée progressive d’investisseurs étrangers à la tête de grands clubs européens va accélérer le mouvement. On citera le rachat de Chelsea par l’homme d’affaires russe Roman Abramovitch en 2003, celui de Manchester United par deux investisseurs américains en 2005, mais aussi la reprise de Manchester City par un groupe émirati en 2008 ou encore celle du Paris Saint-Germain par un fonds souverain du Qatar en 2011.
Pressés d’obtenir des résultats puis de préserver leur rang, ces nouveaux venus sur le marché investissent chaque année de grosses sommes. Quant aux clubs vendeurs, ils profitent de la situation pour faire monter les enchères.
Certains ont même intégré les transferts dans leur modèle économique. Détecter des jeunes talents, notamment en Amérique du Sud, les faire éclore et les revendre avec une importante plus-value : tel est le plan suivi par des clubs comme le FC Porto, le Benfica Lisbonne ou l’AS Monaco.
La hausse des droits télévisés concourt également à cette inflation des prix. C’est particulièrement vrai en Angleterre. Les clubs de Premier League se sont partagés en 2016 la somme de 3,3 milliards d’euros (2,3 milliards en droits domestiques et 1 milliard en droits internationaux). Ces droits de diffusion sont également orientés à la hausse en Allemagne, en Espagne, en Italie et en France.
Le résultat ne se fait pas attendre. Le coût des transferts ne cesse d’augmenter depuis le début de la décennie. Alors que les 200 transferts les plus onéreux représentaient plus de 1,8 milliard d'euros en 2012, ils atteignaient en 2016 les 3,4 milliards d’euros.
Le transfert record de Neymar n’est que l’aboutissement d’une logique poussée jusqu’à son extrême. Désireux de faire de leur club une « marque » mondialement connue, et d'en recueillir les bénéfices de l’Amérique du Sud à l’Asie, les dirigeants qataris comptent se servir de la renommée déjà acquise sur la planète par Neymar. Au plan économique, le calcul paraît imparable.