Benzema devance Eric Abidal le latéral gauche du FC Barcelone et Hugo Lloris le gardien de l'Olympique Lyonnais, selon le choix d'un jury de footballeurs professionnels, les votants étant tous d'anciens récipiendaires de la distinction.

"Karim est le leader technique des Bleus, son buteur, et au Real Madrid ses progrès sont immenses. Il va aller très haut", analyse Zinédine Zidane, numéro 1 français en 1998 et 2002, dans France Football paru mardi.

Auteur de 32 buts en 56 matches disputés en 2011, Benzema désormais incontournable dans l'attaque du Real, semble calibré pour devenir un futur Ballon d'Or, et succéder ainsi à Zidane, dernier Français récompensé du titre de "meilleur joueur du monde" en 1998.

"C'est un premier pas vers le Ballon d'Or", affirme Florentino Pérez, le président du Real Madrid, à propos du joueur de 23 ans, qu'il était venu personnellement séduire à Bron, au domicile de ses parents, alors qu'il évoluait encore à l'Olympique Lyonnais. "Je suis persuadé que nous avons sous nos yeux quelqu'un qui deviendra l'un des plus grands footballeurs de l'histoire".

"Vu sa jeunesse et son palmarès, il peut remporter cinq fois le titre" de meilleur joueur français, souligne admiratif Jose Mourinho, son entraîneur à Madrid. "Au début de l'année, on ne pouvait pas penser que Karim obtiendrait le niveau qu'il a aujourd'hui. Mais grâce à son travail, ses efforts, sa personnalité, il est parvenu à acquérir ce nouveau statut".

"Chaque année, j'essaye de me rapprocher du Ballon d'Or", souligne Benzema, satisfait de figurer sur un podium composé exclusivement d'anciens Lyonnais. "Eric (Abidal) est l'un des meilleurs arrières gauche au monde. Il a remporté de grands titres avec la Liga et la Ligue des champions. Quant à Hugo (Lloris), il est parmi les trois ou quatre plus grands gardiens mondiaux."

L'ex-meilleur buteur de Ligue 1 avec l'OL n'exclut pas de devenir capitaine des Bleus, poste sans titulaire depuis la nomination de Laurent Blanc comme sélectionneur en 2010. "Si on me donne le brassard, je vais le prendre", affirme Benzema, non retenu par Domenech pour la Coupe du monde en Afrique du Sud.

Lauréat 2010, Samir Nasri, passé d'Arsenal à Manchester City en cours de saison, est quatrième du classement devant l'une des révélations françaises : Yann M'Vila, le demi-défensif de Rennes.

Adil Rami le défenseur de Valence et Loïc Rémy l'attaquant de Marseille, sont sixièmes ex-aequo, devant Marvin Martin le meneur de jeu de Sochaux, et Franck Ribéry le métronome du Bayern Munich.

"Il sent le jeu, c'est un très bon joueur", affirme Benzema à propos de Martin, lancé par Blanc en équipe de France avec grand bonheur et désigné "révélation de l'année" par France Football.

Le palmarès indique aussi en creux les défaillances comme celle de Yoann Gourcuff. Elu meilleur joueur français en 2009 lors du titre de Bordeaux, Gourcuff longtemps blessé et transparent depuis son arrivée à Lyon, a disparu des écrans radar. Sauf pour se voir décerner en 2011 le "Prix Citron", témoignage de relations avec la presse aussi insignifiantes que ses performances du le terrain.

Lille, auteur du doublé coupe-championnat en 2011, tire la couverture à lui lors de ce palmarès français. La formation nordiste est désignée "club de l'année", son "coach" Rudy Garcia est élu "entraîneur de l'année", son meneur de jeu belge Eden Hazard est sacré "joueur étranger de l'année" et son président Michel Seydoux "dirigeant de l'année".

Les "exploits de l'année" reviennent à l'Olympique Lyonnais pour le titre de ses filles en Ligue des champions et la qualification miraculeuse des hommes pour les 8es de finale de la Ligue des champions, obtenue 7-1 face au Dinamo Zagreb.