Bordeaux, désormais cinquième à six points du leader, restera comme le grand perdant du week-end. Pour avoir vu les Girondins concéder un résultat nul contre Grenoble (1-1), samedi, les trois équipes de tête qui jouaient dimanche s'étaient promis de ne rien égarer en route. Elles ont tenu parole. Lyon, Toulouse et Marseille ont pris les trois points qui permettent à Bordeaux de mesurer son malheur et à Paris de ne pas se prendre pour un dauphin installé. Marseille, vainqueur sur le tard à Monaco (1-0), a notamment envoyé un message. Même sans être brillante, l'équipe d'Eric Gerets parvient désormais à suffisamment serrer le jeu pour enchaîner les résultats. A Louis-II, elle a contenu la belle entame des hommes de Ricardo, pris les choses en main en milieu de première période, et ne s'est pas découragée face aux arrêts brillants de Stéphane Ruffier, devant Kaboré et Wiltord (45e) ou Cheyrou notamment (64e). Comme pour rappeler que l'OM allait bientôt retrouver ses flèches, Gerets fit entrer Koné - casqué, trace de son choc avec Lloris - à la 68e. Moins de dix minutes plus tard, l'Ivoirien réalisait un lob délicieux suite à un renvoi de Müller, qui donne à Marseille sa troisième victoire consécutive en Principauté. Brandao n'a pas su saisir une belle occasion dans le temps additionnel, expédiant un bon ballon en retrait dans les nuages. Il peut s'inquiéter pour son temps de jeu.
L'enjeu de la rencontre était clair, pour l'OM : chiper à Toulouse la place sur le podium que les Violets avaient accrochée à Sochaux (2-1) quelques heures plus tôt. C'est fait, à la différence de buts. Le TFC ne s'en formalisera pas. Il réalise une saison en tout point exceptionnelle au regard des craintes qu'il inspirait en début de saison. Quatrième, il devance Bordeaux d'un point, Rennes et Lille de cinq ! Face à une équipe avant-dernière, à quatre points de Saint-Etienne (17e), les affaires avaient mal débuté. Privée de Carrasso au dernier moment, l'équipe d'Alain Casanova a encaissé son premier but en 2009, suite à un coup franc deux fois dévié et revenu dans les pieds d'Afolabi (12e). Mais un autre coup de flipper heureux, dont Faty fut victime après un coup franc de Mathieu, a permis à Toulouse d'égaliser sans trop tarder (33e). Un nouveau but tout en puissance, culot et agilité de Gignac (66e) offrait finalement au TFC un neuvième match consécutif sans défaite et treize points sur quinze possibles. Quinze, c'est aussi le nombre de buts inscrits par Gignac, seul en tête du classement des buteurs.
A Lyon, il n'y a eu aucune surprise sur le terrain, puisque le leader a dominé le dernier, Le Havre (3-1), mais une vraie stupeur autour de la pelouse avec, hélas, ce qui va devenir l'affaire Mensah dans les jours à venir. Expulsé à la 70e après deux fautes pleines de nervosité, le Ghanéen ne voulait pas se trouver là, choqué par les insultes racistes qu'il avait entendues en première période (voir par ailleurs). Même à dix contre onze, l'OL a su faire fructifier l'avantage né de deux buts d'Ederson (35e) et Keita (45e), dans une indifférence quasi générale liée à l'écart trop important entre les deux équipes. Lyon triplait la mise sur un coup franc de Juninho (74e). Gerland s'est à peine intéressé à la réduction du score signée Nestor de la tête (82e) puis à la grosse faute de Keita sur le défenseur havrais, sorti sur blessure dans la foulée, alors que l'Ivoirien, étrangement, n'était pas expulsé. Claude Puel grinçait un peu, à l'issue de la rencontre : il y avait de la place pour un carton et ce genre de petit bonheur ne peut pas être négligé. Pour l'OL, ce deuxième succès consécutif est ''seulement'' une bonne opération. Le septuple champion maintient ses quatre points d'avance sur la meute.