Football: la France se retrouve face à la Turquie
Reuters
La France a retrouvé rigueur et appétit pour vaincre la Turquie 1-0 en match amical à Gerland, trois jours après sa défaite sur le même score contre le Nigeria.
Cette quatrième victoire en autant d'affrontements contre la Turquie a certes été obtenue sur un penalty controversé de Karim Benzema en première période et face à une équipe réduite à 10 après l'exclusion, encore plus contestée par les Turcs, d'Ibrahim Üzülmez pour la faute sur Nicolas Anelka ayant amené ce penalty.
Les Bleus ont aussi manifesté des vertus évanouies trois jours auparavant.
Le score final et l'équipe alignée au départ par Raymond Domenech, avec neuf modifications, n'ont pas été les seuls changements par rapport à la défaite contre le Nigeria.
Contrairement à Geoffroy Guichard, où à peine la moitié des tribunes étaient remplies mardi, Gerland affiche quasiment complet au coup d'envoi.
Le problème pour l'équipe de France est que les supporters turcs ont massivement garni le stade lyonnais, notamment le virage Sud entièrement rouge et blanc, et leurs sifflets à l'adresse des Bleus remplacent ceux du public stéphanois.
Les partisans de l'équipe de France huent aussi copieusement les Turcs avant le match et le seul à faire l'unanimité contre lui est encore une fois Raymond Domenech, tandis que les hymnes sont largement respectés.
Les supporters turcs ne se contentent cependant pas de siffler les joueurs français. Ils encouragent aussi à pleins poumons leur équipe, dont le pressing et l'envie contribuent à un début de match largement plus animé qu'à Saint-Etienne.
ACCÈS DE FIÈVRE
La chaude ambiance est à peine rafraîchie par la pluie diluvienne qui s'abat en milieu de première mi-temps sur Gerland, où la France manifeste une application et une détermination qui lui ont fait défaut contre le Nigeria.
Cela ne suffit pourtant pas à se créer des occasions jusqu'à un soudain emballement après la demi-heure de jeu.
Nicolas Anelka rate d'abord complètement sa frappe de près après avoir été lancé en contre par Jérémy Toulalan.
L'attaquant français se rachète quelques minutes plus tard, encore une fois en contre, lorsqu'il obtient un penalty en tombant dans la surface lors d'un duel avec Üzülmez, exclu par l'arbitre qui applique strictement la règle relative au dernier défenseur.
Benzema transforme, même si le gardien turc Volkan Demirel touche le ballon, et la France mène 1-0 à 11 contre 10.
Entre ces deux coups d'éclat d'Anelka, la Turquie se crée elle aussi deux franches occasions de but mais Arda Turan, décalé au point de penalty, ne cadre pas sa frappe puis Hugo Lloris repousse une tentative à bout portant de Mevlut Erding.
Malgré leur infériorité numérique, les Turcs sont les plus entreprenants au retour des vestiaires même si André-Pierre Gignac, entré à la place de Benzema, et Franck Ribéry, qui a remplacé Florent Malouda, manquent tous deux une balle de 2-0 dans des duels perdus face à Volkan Demirel.
La France maîtrise le jeu, malgré la discrétion de Yoann Gourcuff, jusqu'à un nouvel accès de fièvre à un quart d'heure de la fin du temps règlementaire.
Volkan Demirel effectue une parade spectaculaire pour détourner une reprise de Ribéry puis, sur l'autre but, Lloris repousse du pied un ballon dévié par Philippe Mexès sur un tir d'Arda Turan.
L'excitation gagne alors les tribunes occupées par les supporters turcs, d'où sont lancés des fumigènes qui contraignent l'arbitre à suspendre la partie.
Quand le match reprend, un violent orage s'abat sur Gerland, sous lequel Sidney Govou voit une frappe repoussée par le poteau.
La pluie se calme finalement, les esprits également et l'arbitre met un terme à une rencontre mouvementée.