Fort réchauffement climatique attendu en Russie

RIA Novosti

Une partie importante de la Russie se trouve dans une zone de changements climatiques déjà observés ou prévus. Ces changements lui apporteront aussi bien des éléments positifs que des problèmes.

Fort réchauffement climatique attendu en Russie
Telle est la principale conclusion contenue dans un rapport des Services russes de l'hydrométéorologie (Rosguidromet) et de l'Académie des sciences de Russie (ASR), relatent les sites nkj.ru et strf.ru.
Le réchauffement climatique a été beaucoup plus marqué ces 25 dernières années en Russie qu'en moyenne dans le monde, ont constaté les chercheurs russes, dont certains se sont exprimés à l'occasion de la présentation de ce premier Rapport d'évaluation des changements climatiques sur le territoire de la Russie. Alors que la température a progressé en moyenne sur le territoire de la Russie de 0,4 à 0,6 degré par décennie, elle n'a augmenté en moyenne que de 0,2 degré sur le reste de la planète, et cette tendance va persister dans les prochaines décennies.
Pour Vladimir Katsov, directeur de l'Observatoire géophysique principal Voïékov, on peut et on pourra parler pour la Russie d'une augmentation de la température annuelle supérieure à la moyenne, car le réchauffement climatique se manifeste principalement dans les latitudes moyennes. Ainsi, d'ici 2050, l'augmentation de la température estivale moyenne pour la Russie sera de 2,6 degrés, et celle de la température hivernale de 3,4 degrés.
D'ici la fin du siècle, a également précisé Vladimir Katsov, il y aura une augmentation de 4 à 6 degrés des minima de température journaliers les plus bas du pays, alors que l'augmentation des maxima ne dépassera pas les 3 degrés. L'écart entre les températures moyennes annuelles les plus basses et les plus élevées diminuera sur l'ensemble du territoire de la Fédération de Russie, notamment dans la partie européenne du pays.
Le chef du Rosguidromet, Alexandre Bedritski, a noté pour sa part que "d'un côté, le changement climatique contribuera à déplacer vers le Nord les zones de vie confortable pour l'homme, favorisera la réduction de la durée de la période de chauffage et l'augmentation des possibilités de production agricole dans les régions bénéficiant d'une humidité suffisante. Le réchauffement global influera aussi sur la situation des glaces des mers arctiques : il favorisera l'extension des possibilités du transport maritime et facilitera l'exploitation du plateau continental arctique". D'un autre côté, a-t-il poursuivi, "on prévoit une diminution des ressources hydriques dans des régions qui en manquent déjà, ainsi que le renforcement de la fonte saisonnière de la zone de la merzlota (notamment à sa frontière méridionale), ce qui constituera une menace pour les objets de l'infrastructure - canalisations, bâtiments, constructions techniques, et notamment les oléoducs et les gazoducs".
D'ici 2015, on pourrait avoir une augmentation considérable des incendies de forêts, estime quant à lui Sergueï Semenov, directeur de l'Institut du climat global et de l'écologie dépendant du Rosguidromet et de l'ASR. L'accroissement le plus important de la durée de la période des risques d'incendies est attendue au sud de l'arrondissement autonome des Khantys-Mansis (plus de 7 jours par saison), dans les régions de Kourgan, Omsk, Novossibirsk, Kemerovo et Tomsk, ainsi que dans les territoires de Krasnoïarsk et de l'Altaï, et dans la république de Yakoutie (Saha). Dans les régions méridionales (Kouban et Stavropol), on s'attend à une plus grande activité des insectes nuisibles tels que la sauterelle, et peut-être à une extension des zones de propagation du frelon du Colorado.
Selon Vladimir Katsov, le réchauffement climatique global, dans les prochaines décennies, ne dépendra pas de l'homme. Cela ne signifie absolument pas, a-t-il noté, que l'activité de l'homme n'ait pas d'incidence sur la nature et que nous ne puissions pas changer quelque chose pour l'avenir. "Des décisions politiques que nous prenons aujourd'hui dépendra ce qu'il en sera de la nature et du climat dans la seconde moitié du XXIe siècle, a-t-il dit". Le Rosguidromet a élaboré un projet de Doctrine climatique qui "apportera une contribution substantielle à la formation d'une politique de la Russie dans ce domaine pour les prochaines décennies".


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