France: 13 islamistes radicaux présentés aux juges antiterroristes

AFP

Paris - Treize islamistes radicaux arrêtés lors d'un coup de filet dans les milieux intégristes, et qui avaient évoqué l'enlèvement d'un magistrat juif, ont été présentés mardi aux juges en vue d'une mise en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.

France: 13 islamistes radicaux présentés aux juges antiterroristes
Le président Nicolas Sarkozy a répété dans le même temps que son credo était la tolérance zéro envers l'islam radical dans une France bouleversée par les tueries de Mohamed Merah, à 20 jours du premier tour de la présidentielle des 22 avril et 6 mai.

Treize des 17 islamistes qui étaient gardés à vue depuis vendredi par la police devaient être inculpés également pour détention d'armes par les juges antiterroristes, a indiqué à la presse le procureur de Paris François Molins.

Parmi les éléments retenus contre eux figure un "projet d'enlèvement" d'un juge de Lyon (centre-est) qui n'a cependant fait l'objet d'"aucun commencement d'exécution", a ajouté le procureur.

Selon des sources proches de l'enquête, la tentative de rapt visait un "magistrat juif" qui avait suivi un dossier dans lequel un des gardés à vue a été condamné en juin 2010 à un an de prison ferme, une affaire liée à ses enfants. Des mesures de protection ont été prises pour le magistrat et sa famille.

Ces islamistes qui selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant "se réclamaient d'une idéologie extrémiste radicale, d'une idéologie de combat", ont été interpellés lors d'une vaste opération menée à Paris et en province par les services du contre-espionnage avec l'appui de la police d'élite du Raid.

Parmi eux figure le leader d'un groupuscule radical dissous Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), Mohammed Achamlane, chez qui plusieurs armes ont été saisies lors de son interpellation. "Tous les mis en cause ont confirmé le rô le d'animateur, de coordinateur et d'émir" de cet homme, a indiqué le procureur.

Ce coup de filet est intervenu peu après les tueries du jeune jihadiste Mohamed Merah qui a froidement abattu trois militaires et quatre Juifs en mars dans la région de Toulouse, plongeant la France sous le choc.

Dans cette affaire, les services de renseignement ont été accusés de négligence pour n'avoir pas mieux surveillé le tueur, un délinquant devenu jihadiste, qui avait pourtant été repéré par la police.

Depuis, M. Sarkozy candidat à sa propre succession a adopté une ligne de grande fermeté à l'égard de l'islamisme radical, comparant le traumatisme des Français à celui des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

"La police était sur (les islamistes arrêtés) depuis quelque temps et vous verrez que, dans les semaines qui viennent, nous continuerons ce travail absolument systématique qui consiste à assurer la protection des Français en ne tolérant pas ce type d'activité", a-t-il martelé mardi sur la chaîne de télévision Canal +.

Selon un haut responsable policier, "une centaine" d'islamistes radicaux sont ainsi actuellement dans le collimateur des autorités.

La France expulsera systématiquement ceux qui prononcent "des propos parfaitement incompatibles avec les valeurs de la République française", a également prévenu le chef de l'Etat au lendemain de l'annonce de l'expulsion de cinq prédicateurs ou imams radicaux.

Une enquête Harris interactive a révélé mardi que le chef de l'Etat, toujours à l'aise sur les sujets sécuritaires qui avaient contribué à le faire élire en 2007, avait encore creusé l'écart au premier tour avec 29% d'intentions de vote devant le candidat socialiste François Hollande qui le devance cependant toujours au second tour.

La gauche radicale du candidat Jean-Luc Mélenchon s'est interrogée sur le calendrier des arrestations à l'approche du premier tour de l'élection, mettant en garde contre une "manip de la droite".


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