France: 25 ans de prison pour le meurtrier d'un homme découpé en morceaux
AFP
Bordeaux - Un Marocain de 43 ans a été condamné vendredi par un tribunal de Bordeaux (sud-ouest de la France) à 25 ans de prison pour avoir enlevé, séquestré et tué en 2006 un homme dont le corps découpé en morceaux avait été retrouvé dans des cours d'eau de la région.

Aziz Hamri
En juin 2006, un bras et une jambe avaient été découverts dans un affluent de la Dordogne, puis le tronc d'un homme, lardé d'une trentaine de coups de couteau, avait ensuite été retrouvé dans l'estuaire de la Gironde.
Une analyse ADN avait démontré qu'il s'agissait de morceaux du corps de Raoul Jean, un Français avec qui l'accusé avait effectué plusieurs voyages au Maroc, et dont la famille avait signalé la disparition.
L'accusation a toutefois reconnu lors du procès ne pas avoir "la preuve" que l'accusé "ait tué" la victime, concédant des "lacunes" dans l'enquête.
S'interrogeant sur le mobile, l'avocat général avait avancé "plusieurs causes" : "argent, dispute, risque de dénonciations de trafics divers de l'accusé, jalousie", Aziz Hamri ayant appris que la victime souhaitait refaire sa vie avec sa propre compagne, Ilham Haddaji.
Mercredi, cette dernière avait soutenu à la barre que l'accusé lui avait affirmé avoir tué Raoul Jean.
Le magistrat avait aussi mis en exergue l'usage par l'accusé du téléphone portable de la victime et de ses cartes bancaires, dont les traçages "se superposent à l'itinéraire" d'Aziz Hamri, notamment entre mai et juin 2006 en Espagne et au Maroc, dans la région de Fès (nord) où l'accusé se trouvait alors.
Pour la défense, Me Eric Dupond-Moretti avait suggéré un acquittement, soulignant les insuffisances de l'enquête, les incohérences du témoignage de l'ex-compagne et relevant des "fautes et inexactitudes" dans les expertises bancaires et téléphoniques.