France/Affaire Lactalis: Chronologie d'un scandale sanitaire (Infographie)
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Le Groupe Lactalis, leader mondial des produits laitiers est au coeur d'un scandale sanitaire de grande envergure. Début décembre, l'enseigne française qui commercialise notamment des laits infantiles sous la marque Milumel, a été contraint de rappeler des lots, potentiellement contaminés aux salmonelles. Depuis, l'affaire a connu de nombreux rebondissements avec le rappel récent de la totalité des laits infantiles de la marque, soit près de 12 millions de lots.
Pour comprendre l'ampleur de ce scandale sanitaire, Anadolu a retracé la chronologie des évènements.
-Le 2 décembre, 1er rappel
Samedi 2 décembre dans la soirée, la Direction Générale de la Santé (DGS) annonce le retrait de 12 lots de lait infantile à la suite de la contamination aux salmonelles d'une vingtaine de nouveaux-nés dans huit régions de France. Selon la DGS, les lots incriminés sont "issus de productions élaborées entre mi-juillet et fin novembre" 2017, sur le site de production de Lactalis à Craon en Mayenne.
-8 décembre: arrêt de la production à Craon
Le groupe Lactalis annonce, dans un communiqué, la mise à l'arrêt de son usine de Cran "afin d’y engager des mesures de nettoyage, de désinfection additionnelle, renforcées, pour le futur" précisant par la suite que "nous avons décidé d'arrêter le site de Craon pour un audit drastique et complet le 8 décembre". La DGS a de con côté fait savoir que la production ne reprendrait pas "sans avoir mis en place les mesures correctives qui s'imposent".
-10 décembre: le gouvernement entre en scène
Le 10 décembre, le Ministère de l'économie et des finances publie sur son site internet une liste de 600 lots, eux aussi, potentiellement contaminés par des salmonelles. La DGS explique que ce deuxième rappel fait suite à la découverte de cinq nouveaux cas de contaminations de nouveaux-nés à la salmonellose.
Bercy indique à cet effet que les premiers éléments "ont permis d’identifier et de confirmer le lien entre ces contaminations et la consommation de produits de nutrition infantile issus des chaînes de production du groupe Lactalis Nutrition Santé (LNS)", relate le quotidien français Le Parisien.
Du côté du géant agro-alimentaire, le porte-parole évoque une "cause probable de contamination survenue sur l’une de nos tours de séchage (de l’usine de Craon) dans la période du 1er au 6 mai" et précise que "par précaution, il a été décidé de procéder à un rappel plus large de l’ensemble des produits fabriqués depuis le 15 février".
Le même jour, l'enseigne de grande distribution Carrefour annonce le retrait "par mesure de précaution" de l'ensemble des produits fabriqués dans l'usine de Craon, en vente dans ses magasins, allant au-delà de la liste communiquée par le ministère de l'économie, poursuit Le Parisien.
-Le 21 décembre, communiqué de presse de Lactalis
Le groupe Lactalis publie sur son site internet un communiqué de presse pour annoncer un "nouveau rappel incluant l’ensemble des produits infantiles et nutritionnels fabriqués ou conditionnés dans l'usine de Craon depuis le 15/02/2017". Le géant du lait en profite pour expliquer à ses consommateurs que "nous tenons à présenter nos plus sincères excuses aux familles concernées. Nous mesurons l'ampleur de la situation et comprenons l'inquiétude et les perturbations importantes qu'elle génère". Ce communiqué mentionne également le fait qu' "une contamination dispersée s'est installée dans notre usine de Craon suite à des travaux réalisés courant 1er semestre 2017".
-Le 9 janvier, les enseignes de grande distribution s'embourbent
Les magasins Leclerc reconnaissent dans un communiqué cité par LCI le 9 janvier, que "984 produits ont malgré tout été vendus après le rappel dans plusieurs magasins". Si l'enseigne a annoncé la mise en place d'un "audit des procédures afin d'identifier précisément les raisons de ce dysfonctionnement et de mettre en place les mesures correctives nécessaires", de nombreuses autres grands distributeurs comme Auchan, Carrefour ou encore Intermarché avouent dès le lendemain, avoir eux aussi, continué de commercialiser des produits malgré le rappel.
Le 11 janvier, le gouvernement durcit le ton et Emmanuel Macron promet des sanctions
Le ministre de l'économie Bruno Le Maire donne une conférence de presse pour s'exprimer sur le scandale Lactalis. Il annonce publiquement avoir convoqué les enseignes de grande distribution le soir-même et l'entreprise Lactalis le lendemain matin. Il explique par ailleurs que la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) procéderait dès la semaine suivante à 2.500 contrôles supplémentaires.
Dans la même journée, le président français Emmanuel Macron dira lors d'une conférence de presse depuis Rome que "si des sanctions doivent être prises elles seront prises".
-Le 14 janvier, le PDG de Lactalis sort enfin du silence
Dans une interview exclusive au JDD (Journal Du Dimanche), Emmanuel Besnier, qui cultive l'image d'un homme très discret, annonce le retrait de l'ensemble des produits Lactalis fabriqués dans son site de production de Craon, sans aucune date limite. Ce sont 12 millions de boîtes dans 83 pays qui sont concernées par ce rappel d'envergure. A cette date, ce sont 37 cas de salmonellose qui ont été diagnostiqués chez des nouveaux-nés et le patron de Lactalis promet d'indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice".
Le 16 janvier: un numéro de Cash Investigation consacré à l'industrie du lait
Le magazine de France 2 "Cash Investigation" diffuse un reportage d'enquête sur les dessous de l'industrie du lait. On apprend dans le reportage que le groupe agro-alimentaire n'a jamais communiqué son chiffre d'affaire aux administrations comme la loi l'y oblige depuis 2016. Interrogé à ce sujet par la journaliste d'investigation Elise Lucet, Stéphane Travert, ministre de l'agriculture a reconnu durant le reportage que "Lactalis est au dessus des lois".
Cash Investigation explique également que le tribunal de Laval, saisi depuis mars 2017 pour statuer sur le refus de Lactalis, de transmettre ses comptes, n'a jamais rendu de décision à ce sujet. Et pour cause, le vice-président du tribunal de commerce de Laval, n'est autre que Michel Peslier, cadre dirigeant chez Lactalis.
Une révélation qui porte un nouveau coup dur au numéro un mondial des produits laitiers.
Au moment de la diffusion de l'émission, Lactalis créé instantanément un compte Twitter et répond en direct sur les réseaux sociaux à l'aide du hashatg #LactalisRépond. Ainsi, le groupe explique que "par essence, les tribunaux de commerces sont composés de chefs d'entreprise" et qu'il "n'y a rien d'anormal à ce qu'un cadre du groupe en soit membre" avant de préciser que "nos comptes sont totalement connus des pouvoirs publics, en toute transparence". Lactalis indique par ailleurs que "nous n'avons jamais été opposés au dépôt de nos comptes mais à leur publication".
-Le 17 janvier: perquisitions sur plusieurs sites Lactalis
Des perquisitions ont lieu le 17 au matin dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris le 22 décembre pour "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine" et "inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit" préjudiciable à la santé comme le rappelle le quotidien 20Minutes.
Ce sont pas moins de 70 enquêteurs et plusieurs magistrats qui ont donc procédé à des perquisitions notamment au siège de Lactalis à Laval ainsi que dans les locaux de son usine de Craon.
-Le 2 décembre, 1er rappel
Samedi 2 décembre dans la soirée, la Direction Générale de la Santé (DGS) annonce le retrait de 12 lots de lait infantile à la suite de la contamination aux salmonelles d'une vingtaine de nouveaux-nés dans huit régions de France. Selon la DGS, les lots incriminés sont "issus de productions élaborées entre mi-juillet et fin novembre" 2017, sur le site de production de Lactalis à Craon en Mayenne.
-8 décembre: arrêt de la production à Craon
Le groupe Lactalis annonce, dans un communiqué, la mise à l'arrêt de son usine de Cran "afin d’y engager des mesures de nettoyage, de désinfection additionnelle, renforcées, pour le futur" précisant par la suite que "nous avons décidé d'arrêter le site de Craon pour un audit drastique et complet le 8 décembre". La DGS a de con côté fait savoir que la production ne reprendrait pas "sans avoir mis en place les mesures correctives qui s'imposent".
-10 décembre: le gouvernement entre en scène
Le 10 décembre, le Ministère de l'économie et des finances publie sur son site internet une liste de 600 lots, eux aussi, potentiellement contaminés par des salmonelles. La DGS explique que ce deuxième rappel fait suite à la découverte de cinq nouveaux cas de contaminations de nouveaux-nés à la salmonellose.
Bercy indique à cet effet que les premiers éléments "ont permis d’identifier et de confirmer le lien entre ces contaminations et la consommation de produits de nutrition infantile issus des chaînes de production du groupe Lactalis Nutrition Santé (LNS)", relate le quotidien français Le Parisien.
Du côté du géant agro-alimentaire, le porte-parole évoque une "cause probable de contamination survenue sur l’une de nos tours de séchage (de l’usine de Craon) dans la période du 1er au 6 mai" et précise que "par précaution, il a été décidé de procéder à un rappel plus large de l’ensemble des produits fabriqués depuis le 15 février".
Le même jour, l'enseigne de grande distribution Carrefour annonce le retrait "par mesure de précaution" de l'ensemble des produits fabriqués dans l'usine de Craon, en vente dans ses magasins, allant au-delà de la liste communiquée par le ministère de l'économie, poursuit Le Parisien.
-Le 21 décembre, communiqué de presse de Lactalis
Le groupe Lactalis publie sur son site internet un communiqué de presse pour annoncer un "nouveau rappel incluant l’ensemble des produits infantiles et nutritionnels fabriqués ou conditionnés dans l'usine de Craon depuis le 15/02/2017". Le géant du lait en profite pour expliquer à ses consommateurs que "nous tenons à présenter nos plus sincères excuses aux familles concernées. Nous mesurons l'ampleur de la situation et comprenons l'inquiétude et les perturbations importantes qu'elle génère". Ce communiqué mentionne également le fait qu' "une contamination dispersée s'est installée dans notre usine de Craon suite à des travaux réalisés courant 1er semestre 2017".
-Le 9 janvier, les enseignes de grande distribution s'embourbent
Les magasins Leclerc reconnaissent dans un communiqué cité par LCI le 9 janvier, que "984 produits ont malgré tout été vendus après le rappel dans plusieurs magasins". Si l'enseigne a annoncé la mise en place d'un "audit des procédures afin d'identifier précisément les raisons de ce dysfonctionnement et de mettre en place les mesures correctives nécessaires", de nombreuses autres grands distributeurs comme Auchan, Carrefour ou encore Intermarché avouent dès le lendemain, avoir eux aussi, continué de commercialiser des produits malgré le rappel.
Le 11 janvier, le gouvernement durcit le ton et Emmanuel Macron promet des sanctions
Le ministre de l'économie Bruno Le Maire donne une conférence de presse pour s'exprimer sur le scandale Lactalis. Il annonce publiquement avoir convoqué les enseignes de grande distribution le soir-même et l'entreprise Lactalis le lendemain matin. Il explique par ailleurs que la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) procéderait dès la semaine suivante à 2.500 contrôles supplémentaires.
Dans la même journée, le président français Emmanuel Macron dira lors d'une conférence de presse depuis Rome que "si des sanctions doivent être prises elles seront prises".
-Le 14 janvier, le PDG de Lactalis sort enfin du silence
Dans une interview exclusive au JDD (Journal Du Dimanche), Emmanuel Besnier, qui cultive l'image d'un homme très discret, annonce le retrait de l'ensemble des produits Lactalis fabriqués dans son site de production de Craon, sans aucune date limite. Ce sont 12 millions de boîtes dans 83 pays qui sont concernées par ce rappel d'envergure. A cette date, ce sont 37 cas de salmonellose qui ont été diagnostiqués chez des nouveaux-nés et le patron de Lactalis promet d'indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice".
Le 16 janvier: un numéro de Cash Investigation consacré à l'industrie du lait
Le magazine de France 2 "Cash Investigation" diffuse un reportage d'enquête sur les dessous de l'industrie du lait. On apprend dans le reportage que le groupe agro-alimentaire n'a jamais communiqué son chiffre d'affaire aux administrations comme la loi l'y oblige depuis 2016. Interrogé à ce sujet par la journaliste d'investigation Elise Lucet, Stéphane Travert, ministre de l'agriculture a reconnu durant le reportage que "Lactalis est au dessus des lois".
Cash Investigation explique également que le tribunal de Laval, saisi depuis mars 2017 pour statuer sur le refus de Lactalis, de transmettre ses comptes, n'a jamais rendu de décision à ce sujet. Et pour cause, le vice-président du tribunal de commerce de Laval, n'est autre que Michel Peslier, cadre dirigeant chez Lactalis.
Une révélation qui porte un nouveau coup dur au numéro un mondial des produits laitiers.
Au moment de la diffusion de l'émission, Lactalis créé instantanément un compte Twitter et répond en direct sur les réseaux sociaux à l'aide du hashatg #LactalisRépond. Ainsi, le groupe explique que "par essence, les tribunaux de commerces sont composés de chefs d'entreprise" et qu'il "n'y a rien d'anormal à ce qu'un cadre du groupe en soit membre" avant de préciser que "nos comptes sont totalement connus des pouvoirs publics, en toute transparence". Lactalis indique par ailleurs que "nous n'avons jamais été opposés au dépôt de nos comptes mais à leur publication".
-Le 17 janvier: perquisitions sur plusieurs sites Lactalis
Des perquisitions ont lieu le 17 au matin dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris le 22 décembre pour "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine" et "inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit" préjudiciable à la santé comme le rappelle le quotidien 20Minutes.
Ce sont pas moins de 70 enquêteurs et plusieurs magistrats qui ont donc procédé à des perquisitions notamment au siège de Lactalis à Laval ainsi que dans les locaux de son usine de Craon.