France, Allemagne, et Pologne pour une politique de défense commune de l'UE
AFP
Bonn - Les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, de France, et de Pologne, réunis mardi à Bonn, ont affiché leur volonté de mettre en oeuvre une politique européenne de défense.
Il a souligné la volonté de son pays de se rapprocher de l'UE, et le trio hôte a dit soutenir ces efforts d'ouverture.
Concernant les questions de défense, le ministre français Bernard Kouchner a mis l'accent sur le fait que même si l'UE était "une puissance globale (...) il manque une défense" commune.
Une telle évolution est aujourd'hui possible depuis l'entrée en vigueur, en décembre, du traité de Lisbonne. Les ministres de la Défense de l'UE ont d'ailleurs pour la première fois pris une décision autonome lundi, sous la présidence de la Haute représentante pour la sécurité et les affaires extérieures de l'UE, Catherine Ashton, entérinant au Luxembourg une résolution sur la sécurité maritime, en l'absence de leurs collègues des Affaires étrangères.
"Le pilier de défense européen doit être organisé", a affirmé M. Kouchner, tandis que son homologue polonais, Radoslaw Sikorski, estimait que l'UE devait être capable d'assumer, "dès l'an prochain", des opérations militaires de façon autonome.
La Pologne, l'Allemagne, et la France travaillent actuellement à la mise en place, d'ici 2013, d'un groupement militaire tactique qui pourrait servir d'exemple de coopération à l'échelle européenne.
"L'Europe doit être capable de réagir aux crises dans le monde, diplomatiquement, mais doit aussi être prête militairement", a affirmé pour sa part le ministre allemand Guido Westerwelle lors de la conférence de presse conjointe.
Concernant les relations avec l'Ukraine, dont le parlement a ratifié ce mardi un accord controversé sur le maintien de la flotte russe en Crimée, M. Westerwelle a souligné le besoin "pour l'Ukraine et la Russie d'entretenir des bonnes relations".
M. Sikorski, pour sa part, a affirmé que "l'Ukraine (était) un partenaire majeur de l'Europe", ajoutant que l'UE envisageait de créer avec elle une zone de libre échange et de libéraliser le régime de visas au terme de négociations avec le gouvernement de Kiev.
"Nous espérons que le gouvernement ukrainien prendra des mesures plus concrètes au niveau législatif" pour se rapprocher de l'Europe, a ajouté M. Sikorski.
Les ministres du "Triangle de Weimar" ont par ailleurs affirmé leur intention de donner une nouvelle impulsion au groupe dont il s'agissait de la première réunion à ce niveau depuis 2008.