France Inter et France Info perturbées par une grève des techniciens
AFP
Paris - Depuis lundi, les auditeurs de France Inter se réveillent sur Claude Nougaro ou Tiken Jah Fakoly en lieu et place de la tranche d'info matinale en raison d'une grève des techniciens de remplacement de Radio France pour demander une prime, un mouvement qui menace de durer.
France Musique, France Culture, Fip et le Mouv' ont en revanche fonctionné normalement mardi, après avoir été touchées lundi.
Le mouvement, à l'appel des syndicats CGT, CFDT et Sud, a été reconduit mardi pour 24 heures en assemblée générale, augurant de nouvelles perturbations mercredi.
Les revendications concernent la "brigade de renfort", soit 48 collaborateurs chargés toute l'année du remplacement des techniciens d'antenne au sein des différentes chaînes de Radio France pour les congés, les maladies, etc.
La direction et les trois syndicats signataires sont entrés pour la première fois en négociation en fin d'après-midi. La direction s'est montrée favorable à la demande d'avancement d'une centaine d'euros par mois pour tout le personnel justifiant de deux ans d'ancienneté au 1er janvier 2010, a indiqué la CGT à la fin de la réunion.
Elle a cependant refusé de verser la prime salariale mensuelle de 200 euros.
Ces propositions seront soumises au personnel lors de l'assemblée générale mercredi à 13 heures.
Mardi matin, la direction avait compté 19 grévistes sur 48 inscrits au tableau de service, parlant d'un mouvement "très catégoriel".
La grève, en pleines vacances scolaires, a pris les rédactions de court. "On ne s'attendait pas à un mouvement aussi dur à Noël, d'autant que vendredi la direction avait assuré aux cadres que le mouvement serait sans conséquences", a confié un journaliste de France Info.
Les grévistes ont en effet choisi de cesser le travail pendant les vacances scolaires, une période où ils sont justement très sollicités.
"On a le sentiment d'un gâchis. La direction a visiblement mal mené les négociations, on n'aurait jamais dû en arriver là. Ca plombe d'autant plus l'audience que les auditeurs n'ont pas été prévenus et que cette grève est illisible", a estimé le journaliste.
La CGT a évoqué "un vrai ras-le-bol" de la part des "jeunes techniciens", qui se "sentent discriminés" par rapport aux permanents.
Les syndicats ont mal pris un message interne de la direction, dans lequel elle "insinuait qu'une poignée de gens pouvait bloquer toute la radio sur des revendications douteuses", disent-ils.
"Or aujourd'hui à Radio France il faut une vraie mobilisation pour que ça se ressente à l'antenne", s'est défendu le délégué de Sud.
Les modalités de la grève ont changé, a expliqué le syndicaliste: "avant une émission ne pouvait avoir lieu si l'équipe n'était pas au complet. Depuis la rentrée 2008, si un membre de l'équipe est gréviste on peut le remplacer par un autre". Une nouvelle assemblée générale était prévue mercredi à 13H00.
Pour l'anecdote, une panne informatique a contraint France Inter à diffuser deux jours de suite le même programme musical, en remplacement des émissions habituelles.