France : Le projet de l’«islam de France » au point mort

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Paris - Relancé il y a une année, le projet d'Islam de France, est aujourd'hui au point mort, déplorent trois sénateurs dans une tribune relayée par des médias français.

"Un an, jour pour jour, après la relance du projet d'«islam de France», trois sénateurs membres de la mission d'information sur l'organisation de l'islam en France tirent la sonnette d'alarme", rapporte le quotidien "Le Figaro".

"Aucune avancée sérieuse" n'a été observée depuis que Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, a annoncé lors d'une "journée de consultation sur l'islam de France", le 29 août 2016, le lancement d'une Fondation de l'islam de France, laïque, à vocation culturelle, confiée à Jean-Pierre Chevènement, et d'une association cultuelle chargée du financement, notamment de la formation des imams, souligne la même source.

Un chantier qui serait au point mort selon les sénateurs, Corinne Féret (PS), Nathalie Goulet (UDI) et André Reichardt (LR),respectivement présidente et rapporteurs d'une mission d'information du Sénat sur l'organisation de l’"islam en France".

"Où en est la création de l'association cultuelle chargée de centraliser l'ensemble des financements nationaux pour le fonctionnement de l'islam et de ses lieux de culte, de la formation théologique des imams ? Où en est la mise en place d'une contribution ‘volontaire et négociée’ prélevée sur la filière halal ? Autant d'urgences qui ne sont toujours pas appréhendées alors qu'elles ont été clairement identifiées", s'interrogent les sénateurs dans la tribune rendue publique le 29 août.

Les fermetures administratives des lieux de culte "est une réponse insuffisante à la surenchère radicale, alors qu'environ 17.400 personnes sont recensées dans le FSPRT (le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation), créé en 2015", notent les sénateurs, soulignant que "la priorité doit être la formation des imams".

En plus "il faut absolument donner aux communautés musulmanes les moyens de ne plus être les otages des terroristes qui dévoient l'islam" ont-ils déclaré. Rappelant ainsi que le terrorisme au nom d’une religion engendre un déchaînement de haine sur une communauté qui ne peut être tenue pour responsable de l’agissement de branches terroristes n’ayant d’islamique que le nom.

Aussi il est "de la responsabilité politique et sociale du président de la République et du gouvernement de relancer de façon la plus urgente les avancées du précédent gouvernement et le travail proposé par notre mission sénatoriale, dont le travail a été unanimement salué", conclut la tribune.

Pour Ahmet Ogras, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) joint par Anadolu, les retards constatés émanent surtout du "contexte électoral" de ce premier semestre 2017.

Il pense, en outre, qu’il incombe aux musulmans "d’essayer de résoudre eux-mêmes leurs problèmes". Ce dernier estime d’ailleurs que "l’image d’ingérence des pouvoirs publics dans les affaires religieuses n’a plus cours".

Une réflexion qui fait écho à une majorité musulmane qui dénonçait le fait que la fondation ne soit pas présidée par une personnalité de la communauté en question. 


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