France: l'ex-président Chirac pas en état d'assister à son procès

AFP

Paris - L'ancien président français Jacques Chirac, 78 ans, n'est pas en état d'assister à son procès, qui s'ouvre lundi à Paris pour une affaire d'emplois fictifs, et a demandé au tribunal que ses avocats "puissent le représenter", ont annoncé samedi ces derniers.

Jacques Chirac
Jacques Chirac
Les avocats précisent, dans un communiqué, qu'à "la demande de Jacques Chirac, (ils) ont transmis vendredi 2 septembre au président du tribunal une lettre de (leur) client à laquelle était jointe son dossier médical".

"Dans cette lettre, le président Chirac indique au tribunal son souhait de voir le procès aller à son terme et sa volonté d'assumer ses responsabilités même s'il n'a plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences. Il sollicite donc que ses avocats puissent le représenter et porter sa voix durant ces audiences", poursuivent les avocats de l'ancien chef de l'Etat.

Dans ce courrier, ajoutent-ils, M. Chirac "rappelle également son attachement à un des principes qui fonde notre pacte républicain et qui veut que tous les Français soient égaux face à la justice".

"Il appartiendra au tribunal de se déterminer", concluent les avocats.

Le procès de Jacques Chirac, premier ancien président de la République à comparaître en justice, avait tourné court pour des raisons de procédure en mars et avait été reporté à lundi.

Sa présence aux audiences était restée incertaine, son état de santé continuant de susciter des spéculations. Des articles de presse ont décrit M. Chirac comme fatigué à son arrivée début août en vacances à Saint-Tropez, dans le sud-est de la France, mais il avait néanmoins signé par la suite des autographes et posé avec les touristes.

Le procès doit s'achever le 23 septembre et suscite un très fort intérêt médiatique, le tribunal ayant reçu des demandes d'accréditation de 93 médias, dont 26 étrangers.

Protégé pendant ses 12 ans à la présidence (1995-2007) par une immunité, Jacques Chirac doit répondre de faits remontant au début des années 1990, quand il était maire de Paris (1977 à 1995).

M. Chirac est soupçonné d'avoir permis que des personnes travaillant essentiellement pour son parti, le RPR (ancêtre de l'UMP, le parti de l'actuel chef de l'Etat Nicolas Sarkozy), soient rémunérées par la mairie de Paris.

L'ancien président n'a cessé de récuser l'existence d'un "système organisé".

Renvoyé devant la justice pour "détournement de fonds publics", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêt", Jacques Chirac encourt en théorie dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.


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