France: le gouvernement entend mettre en place une "TVA sociale"

AFP

Paris - Le gouvernement français entend mettre rapidement en place une "TVA sociale", c'est à dire une réforme du financement de la protection sociale, qui ferait peser davantage son coût sur la consommation, ont annoncé mardi deux ministres.

France: le gouvernement entend mettre en place une
"Je pense que c'est l'intérêt de notre pays, c'est l'intérêt des emplois", a déclaré le ministre du Travail Xavier Bertrand, proche du président Nicolas Sarkozy, sur la chaîne publique France 2.

"La TVA sociale, nous allons la faire et nous allons la faire avant l'élection présidentielle" d'avril et mai prochains, a déclaré Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

Cette "TVA sociale" a été évoquée à de nombreuses reprises ces dernières années en France mais à chaque fois remise à plus tard, à cause de son impopularité et parce qu'elle toucherait directement, selon certains experts, le moteur principal de la croissance française, c'est à dire la consommation.

Le principe de la TVA sociale consisterait à alléger les charges salariales et patronales pesant sur les entreprises pour les transférer sur la TVA, augmentée de plusieurs points. Il s'agirait ainsi de favoriser la production sur le territoire national, en pénalisant parallèlement les biens importés.

A quatre mois d'une élection présidentielle très incertaine, Nicolas Sarkozy y a fait une allusion marquée samedi soir en présentant ses voeux télévisés aux Français pour 2012.

Le coût du travail "ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable", a-t-il dit. "Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'oeuvre à bon marché", a-t-il ajouté.

Xavier Bertrand a fait valoir mardi qu'il y avait "trop de charges sur le travail en France", notant que, pour 100 euros de salaire brut, les charges étaient de 39 euros en Allemagne et de 50 euros en France.

Ce projet s'inscrit dans un débat de plus en plus vif en France sur la nécessité de réindustrialiser le pays et de lutter contre les délocalisations d'entreprises, sur fond d'envolée du chô mage (9,3% de la population active).

Cette "TVA sociale" est sévèrement critiquée par le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, qui la juge injuste même si certains de ses collaborateurs les plus proches l'avaient défendue dans le passé. "Nous ne la ferons pas", a assuré mardi son directeur de campagne, Pierre Moscovici.


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