France: un couple devant la justice après l'excision de leurs 4 filles
AFP
Nevers (France) - Un couple d'origine guinéenne comparaît depuis mardi devant la justice pour l'excision de leurs quatre filles, une mutilation génitale féminine interdite en France, mais une coutume ancestrale pratiquée dans près d'une trentaine de pays d'Afrique.

Ils sont arrivés aux assises mardi avec leurs deux filles aînées, majeures, rejoints un peu plus tard par les deux plus jeunes, âgées de 11 et 13 ans, qui avaient demandé à rejoindre le domicile familial après un placement temporaire.
Celles-ci ont répondu calmement et brièvement aux questions formelles du président de la cour, lors d'une première matinée d'audience essentiellement consacrée à la lecture de l'acte de mise en accusation.
La mère, assistée d'un traducteur faute de parler français, a répété, dans des propos brefs, la version de son mari, ancien marabout, aux enquêteurs: "une dame est passée" à leur domicile en leur absence et y aurait pratiqué les excisions.
"Cette coutume perdure parce que les filles qui ne sont pas excisées sont exclues" et ne peuvent se marier plus tard, a expliqué hors audience un proche de la famille à l'AFP.
L'expertise psychologique des deux cadettes conclut à une soumission "totale à l'autorité familiale", "l'excision étant un sujet tabou dans la famille".
Le témoignage des filles, qui disent ne se souvenir de rien et ne jamais avoir quitté la France, est attendu.
L'affaire avait débuté après la découverte de cette mutilation chez l'aînée en septembre 2005, à l'occasion d'une opération de l'appendicite à l'hô pital de Nevers (centre).
L'excision, une coutume ancestrale en Afrique, continue d'être pratiquée malgré d'importantes campagnes de sensibilisation et des lois de plus en plus répressives. Cette mutilation traditionnelle des filles consiste en une ablation totale ou partielle du clitoris, des petites et parfois des grandes lèvres à l'entrée du vagin.
Le procès doit durer jusqu'à vendredi.