Frank Lloyd Wright à l'honneur pour le 50e anniversaire du Guggenheim

AFP/Luis TORRES DE LA LLOSA

La Fondation Guggenheim à New York célèbre son 50e anniversaire avec un hommage au créateur de l'édifice, l'architecte américain vénéré et parfois controversé Frank Lloyd Wright.

Frank Lloyd Wright à l'honneur pour le 50e anniversaire du Guggenheim
Disposés le long de la célèbre rampe en spirale qui structure le musée, 64 maquettes et projets, et plus de 200 dessins originaux dont beaucoup n'avaient jamais été exposés, forment un chemin ascendant qui retrace le parcours professionnel du créateur.
L'architecte est mort en 1959 à 91 ans, six mois à peine avant l'inauguration de ce musée dédié à l'art moderne et contemporain, situé face à Central Park, à quelques centaines de mètres du très académique et monumental Metropolitan Museum of Art.
L'exposition intitulée "De l'intérieur vers l'extérieur", inaugurée vendredi et ouverte jusqu'au 23 août, rend hommage à Wright pour la première fois dans l'enceinte même de son chef d'oeuvre architectural.
Le titre reflète un des concepts fondamentaux de Frank Lloyd Wright, né en 1867 dans le Wisconsin (nord) juste après la fin de la guerre de Sécession: la forme et la fonction se confondent, l'espace interne détermine la forme extérieure.
"L'intérieur est l'élément principal d'une construction, celui qui doit être reflété à l'extérieur comme un espace contenu", a écrit l'architecte.
"Lorsque le musée fut inauguré il y a exactement 50 ans", souligne le directeur Richard Armstrong "il fut à la fois admiré et critiqué. Mais ce que personne ne peut contester, c'est que Wright a réinventé le concept d'un musée d'art", ajoute-t-il.
Considéré comme l'un des grands architectes du XXe siècle, célébré pour la beauté et l'harmonie de ses dessins, Wright a défait les structures rigides de ses contemporains européens.
Dans des salles annexes, l'exposition décline des aspects particuliers de son oeuvre comme "la maison américaine", ou "la ville américaine", où il déploie une société utopique, démocratique et rurale.
Il détestait Manhattan et la densité urbaine, qu'il considérait aliénante.
Ses villes imaginaires sont un entrelacs de rues, de maisons de campagnes et de rares constructions plus élevées, un rêve de ville horizontale.
L'oeuvre de Frank Lloyd Wright a été marquée parfois par ses visions utopiques, peu pratiques et mégalomaniaques, mais l'exposition du Guggenheim évite la polémique. Elle illustre en revanche, avec des projets jamais réalisés, certains des rêves interdits de l'architecte.
Le projet et la maquette du "Gordon Strong Automobile Objective and Platenarium" montrent déjà en 1924 son obsession de la spirale ascendante, imaginée cette fois à l'extérieur de la voûte céleste, avec des visiteurs accédant au lieu en automobile, une autre passion de l'architecte.
Jamais réalisé, un plan du "Grand Bagdad" en 1958 adapta ses idées d'une Babylone moderne avec un opéra --toujours en spirale--, un parc exubérant agrémenté de cascades, et un campus universitaire.
Et en contradiction avec sa vision urbaine bucolique, le projet de gratte-ciel "The Illinois" prévoyait pour Chicago (1956) un immeuble de 528 étages, autre projet jamais réalisé.
Parallèlement à l'exposition, le Guggenheim publie un livre: "Guggenheim: Frank Lloyd Wright et la création du Musée moderne", accompagné d'un documentaire avec des images inédites.
Le musée, quant à lui, a inauguré un nouvel espace de restauration avec un menu "nord-américain", et a annoncé une journée portes ouvertes pour le 21 octobre prochain.


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