Gabon: le président nomme un nouveau Premier ministre

AFP

Libreville - Le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo, en convalescence au Maroc, a nommé un nouveau Premier ministre dont le nom a été annoncé dans la nuit de vendredi à samedi par le secrétaire général de la présidence.

"Par décret du président de la République est nommé chef du gouvernement M. Julien Nkoghe Bekale", a annoncé le secrétaire général de la présidence gabonaise, Jean-Yves Teale, dans une vidéo diffusée sur les médias nationaux.

L'ex-Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet, devient "médiateur de la République", a ajouté M. Teale.

Les deux nominations sont survenues quelques minutes après la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale au Gabon.

A moins de 60 ans, M. Nkoghe Bekale a été plusieurs fois ministre sous l'actuel président Ali Bongo, mais aussi sous le père de ce dernier, Omar Bongo, décédé en 2009.

Dans son rapport de synthèse 2018, la Cour des comptes (CDC) avait constaté "des irrégularités" dans la gestion de fonds publics au moment où M. Nkoghe Bekale était à la tête du ministère des Hydrocarbures (2009-2011).

La CDC épinglait notamment "la constitution irrégulière de +fonds politiques+" issus de recettes pétrolières et maquillés en "fonds de sécurité de l'Etat".

Un nouveau gouvernement est attendu prochainement avec un nombre de ministres plus restreint.

Le pouvoir dit vouloir maîtriser la masse salariale de ses fonctionnaires.

Les ministres devront prêter serment devant le président Ali Bongo, actuellement au Maroc pour une convalescence suite à un accident vasculaire cérébral survenu fin octobre.

Les Gabonais attendent de savoir si la prestation se fera au Maroc ou à Libreville, alors que l'état de santé d'Ali Bongo alimente de nombreuses spéculations dans le pays.

Les partis d'opposition et la société civile ne cessent d'appeler la Cour constitutionnelle à constater une vacance du pouvoir, alors que l'institution parle d'"indisponibilité temporaire".

Ils jugent le président en incapacité de gouverner, tout en parlant de "guerres de clans" autour des proches du chef de l'Etat.

Il s'agit de "débats", dit-on de source proche de la présidence, qui affirme que M. Bongo gouverne et se prépare à rentrer au Gabon.

Lundi, le pays a connu une tentative de soulèvement par de jeunes militaires, ayant en partie justifié leur action par les conséquences de l'état de santé du chef de l'Etat.


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