Gaza : la communauté internationale tente d'obtenir un cessez-le-feu
Le Monde.fr/AFP
Alors que l'offensive israélienne s'est poursuivie, dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 décembre, faisant un mort côté palestinien, l'Union européenne, ainsi que le Quartet pour le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, Russie, ONU) et la Maison Blanche ont appelé à un cessez-le-feu pour permettre "une action humanitaire immédiate" dans la bande de Gaza.
"Les tirs de roquettes du Hamas sur Israël doivent cesser sans condition et l'action militaire israélienne doit prendre fin", souligne le texte de la déclaration commune, réaffirmant également l'attachement des Vingt-Sept au processus de paix israélo-palestinien lancé à Annapolis en 2007 et à "l'initiative arabe de paix, pour traiter de manière globale et opérationnelle le conflit israélo-arabe". Simultanément, à New York, le Quartet a demandé un cessez-le-feu immédiat qui soit "pleinement respecté".
Israël pas hostile à une trêve humanitaire
Alors que les responsables israéliens avaient écarté toute idée de cessez-le-feu – "il n'y a pas de place pour une trêve", avait jugé par exemple le ministre de l'intérieur, Meir Sheetrit –, plusieurs membres du gouvernement, dont le premier ministre Ehoud Olmert, semblaient être devenus plus réceptifs. Cette perspective aurait été discutée lors d'une réunion rassemblant M. Olmert, la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni et le ministre de la défense Ehoud Barak, dans la soirée de mardi. Moshe Ronen, porte-parole de M. Barak, assure à l'AFP que le ministre de la défense serait favorable à une suspension des hostilités de quarante-huit heures, reconductible, tout en continuant le déploiement de nouveaux renforts autour de la bande de Gaza.
Selon M. Ronen, l'idée d'une trêve de quarante-huit heures pour motifs humanitaires aurait été avancée par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, lors de la réunion des ministres de l'UE à Paris. Ni l'UE ni le Quartet n'ont cependant fait mention d'une telle durée. Les appels des diplomates européens à la fin des combats ont été imités par le président égyptien, Hosni Moubarak, qui a demandé l'arrêt immédiat des raids israéliens, et, dans une moindre mesure, par la Maison Blanche, qui a eu des entretiens téléphoniques avec le président palestinien Mahmoud Abbas et son premier ministre, Salam Fayad, afin d'évoquer "les conditions d'un cessez-le-feu durable".
Dans la nuit de mardi, l'aviation israélienne a bombardé, pour la deuxième fois en deux jours, des tunnels de contrebande à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et les bureaux du premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Au moins un Palestinien, un médecin, a été tué lors de ces nouvelles attaques, ce qui porte le bilan plus de 370 morts, en majorité des membres du Hamas mais également des dizaines de civils, et 1 700 blessés depuis samedi. Côté israélien, quatre personnes, dont trois civils, ont été tuées depuis samedi. Selon l'armée, pendant cette période, près de 300 roquettes et obus de mortier ont été tirés.