Gazprom accuse l'Ukraine d'avoir volé 50 millions de m3 de gaz

Le Dauphiné libéré.com/AFP

Le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, a accusé lundi l'Ukraine d'avoir volé la veille 50 millions de m3 de gaz, pour moitié dans le gazoduc transitant en territoire ukrainien et pour l'autre moitié dans des réserves souterraines.

Gazprom accuse l'Ukraine d'avoir volé 50 millions de m3 de gaz
"Hier, 50 millions de m3 de gaz ont été volés, c'est un volume important de gaz", a affirmé M. Medvedev au cours d'une conférence de presse à Paris.

Samedi, lors d'une visite à Prague, Alexandre Medvedev avait déjà accusé l'Ukraine de voler 35 millions de m3 de gaz par jour.

Lors de sa conférence de presse à Paris, dans le cadre d'une tournée européenne pour défendre le point de vue russe dans le différend gazier avec l'Ukraine, M. Medvedev a déclaré que Kiev avait volé 25 millions de m3 de gaz russe transitant par les gazoducs ukrainiens et destinés à différents pays de l'Union européenne.

En outre, 25 millions de m3 de gaz appartenant à la société russo-ukrainienne RosUkrEnergo ne peuvent pas être acheminés vers la Pologne, la Hongrie et la Roumanie parce que les Ukrainiens ont ponctionné des stocks, a-t-il ajouté.

"Nous avons des informations selon lesquelles ce gaz n'est plus dans les stockages souterrains, mais est utilisé par les Ukrainiens pour leur consommation intérieure", a assuré le vice-président de Gazprom.

RosUkrEnergo dispose de stockages souterrains de plus de 10 milliards de m3 de gaz en Ukraine "qui n'appartiennent pas à (la société ukrainienne) Naftogaz", a ajouté M. Medvedev.

RosUkrEnergo a des contrats de livraisons de gaz avec la Hongrie, la Pologne et la Roumanie, mais actuellement ces trois pays "ne reçoivent pas un seul m3 de gaz" de la société russo-ukrainienne, a-t-il affirmé.

Les livraisons de gaz naturel à la Roumanie ont baissé de 30% et celles à la Pologne de 6% depuis vendredi soir, celles à la Hongrie, cependant, sont normales, selon les informations diffusées par les opérateurs locaux.

"Les politiciens ukrainiens remettent en cause l'ensemble du système de transport du gaz", a assuré M. Medvedev.

Rappelant que 80% du gaz russe à destination de l'Europe transitait par l'Ukraine, il a jugé que le différend russo-ukrainien plaidait en faveur d'une diversification des voies de livraison du gaz russe.

"Ce n'est pas seulement nécessaire, c'est un devoir. La diversification des routes d'exportations est la seule manière d'accroître la sécurité de l'approvisionnement", a-t-il jugé.

La Russie a coupé jeudi l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine faute d'un accord sur le prix des livraisons pour 2009 et sur des arriérés de paiement, faisant craindre une répétition du scénario de janvier 2006.

Un sérieux conflit dans le domaine gazier entre Moscou et Kiev avait déjà conduit alors à une brève interruption des livraisons vers l'Europe.

"A cette époque, au moins, nous étions en constantes négociations, alors que cela fait cinq jours de suite que nous n'avons pas d'interlocuteur à qui parler", a déclaré M. Medvedev.

"Je demande (aux Ukrainiens) de venir à Moscou et de reprendre des négociations normales", a-t-il ajouté.


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