Gouvernement: grand retour de Royal, imbroglio autour du commerce extérieur
AFP
Une équipe resserrée et paritaire de 16 membres, Ségolène Royal en numéro trois: le nouveau gouvernement a été dévoilé mercredi en fin de matinée, et a buté sur un premier imbroglio autour du commerce extérieur que se disputent le quai d'Orsay et Bercy.
Après d'intenses tractations entre François Hollande et son nouveau Premier ministre, Manuel Valls, le nouveau gouvernement a été dévoilé mercredi matin, trois jours après la claque reçue par la gauche aux municipales. Il sera complété la semaine prochaine par des secrétaires d'Etat.
M. Valls, qui livrera mardi son discours de politique générale à l'Assemblée, devait faire sa première intervention médiatique mercredi au JT de 20H00 de TF1. Il a poursuivi mercredi après-midi ses consultations, recevant notamment à Matignon le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, et l'ancien ministre délégué à la Ville François Lamy.
François Hollande est lui à Bruxelles pour participer à une réunion sur la Centrafrique. Un premier Conseil des ministres se tiendra vendredi à 10H00.
Le gouvernement de Manuel Valls, qui porte la patte du président de la République, compte 16 ministres contre 20 pour le gouvernement Ayrault (hors ministres délégués). Il regroupe "des ministres avec une surface politique, une expérience, qui leur permettra de porter avec force leurs dossiers", a expliqué l'entourage du président.
Outre Ségolène Royal, qui hérite d'un grand ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, François Rebsamen, un proche de François Hollande, nommé au Travail pour se charger de la bataille contre le chômage, est l'autre nouvelle tête de cet exécutif.
Comme annoncé depuis plusieurs jours, Ségolène Royal, candidate PS en 2007 à la présidentielle, mère des quatre enfants du chef de l'Etat, fait son entrée à une fonction qu'elle avait déjà occupée entre 1992 et 1993. Elle a procédé à la passation de pouvoirs mercredi après-midi avec son prédécesseur, Philippe Martin.
Mme Royal devra compenser le refus des écologistes de participer au gouvernement, ce qui a constitué un premier écueil pour le nouveau Premier ministre. Elle a promis "d'associer de toutes (ses) forces" les écologistes à ses décisions.
Mme Royal est numéro 3 du gouvernement, derrière Laurent Fabius, qui reste ministre des Affaires étrangères et du Développement international. Ce dernier intitulé, assez flou, a donné lieu à un premier imbroglio au sein du gouvernement.
Le Quai d'Orsay a ainsi revendiqué le Commerce extérieur, en déficit chronique, que M. Fabius entend redresser grâce à son entreprise de "diplomatie économique". Mais Bercy a indiqué à la mi-journée que la passation de pouvoirs se ferait entre l'ancienne détentrice de ce portefeuille, Nicole Bricq, et... Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique.
Christiane Taubira, donnée partante de la Chancellerie, reste finalement garde des Sceaux. Aurélie Filippetti (Culture), Marisol Touraine (Affaires sociales), Jean-Yves Le Drian (Défense), Marylise Lebranchu (Décentralisation) gardent eux aussi leur portefeuille.
- La 'liberté retrouvée' de Duflot -
Les autres nominations ont donné lieu à un jeu de chaises musicales. A Bercy, une machine à couacs depuis 2012 avec sept ministres qui ne s'entendaient pas toujours, l'équipe est là aussi resserrée.
Pierre Moscovici perd ainsi le portefeuille de l'Economie, repris par M. Montebourg.
Michel Sapin, déjà à Bercy sous Pierre Bérégovoy dans les années 90, sera lui ministre des Finances et des Comptes publics. Il aura la lourde charge de trouver les 50 milliards d'économies d'ici 2017 nécessaires au respect de l'engagement de réduction des déficits et au financement du futur Pacte de responsabilité.
Benoît Hamon, qui a pesé pour la nomination de M. Valls, bénéficie lui d'une belle promotion avec l'Education nationale, la Recherche et l'Enseignement supérieur. Vincent Peillon, candidat aux élections européennes et en difficulté avec la réforme des rythmes scolaires, est évincé.
Le ministère de l'Intérieur, qui a donné lieu à un bras de fer entre MM. Hollande et Valls qui voulaient chacun y imposer un fidèle, échoit finalement à un troisième homme, Bernard Cazeneuve, jusqu'ici chargé du Budget. Il devait procéder à la passation de pouvoirs avec M. Valls mercredi à 17H30.
Najat Vallaud-Belkacem prend elle aussi du galon avec, outre son maroquin du Droit des femmes, ceux de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Elle cède par contre le porte-parolat du gouvernement à un fidèle parmi les fidèles du président de la République, Stéphane Le Foll, qui conserve aussi l'Agriculture.
La radicale de gauche Sylvia Pinel a elle quitté Bercy où elle s'occupait de l'Artisanat et du Tourisme pour reprendre le portefeuille sensible du Logement et de l'Egalité des territoires que détenait Cécile Duflot. Celle-ci a expliqué lors de la passation de pouvoirs qu'elle mettrait sa "liberté retrouvée" au service "de l'écologie, de la gauche et de la France".
Enfin, George Pau-Langevin hérite du maroquin de l'Outremer, en lieu et place de Victorin Lurel, qui veut se consacrer aux régionales de 2015.
Le premier problème pour le nouveau Premier ministre sera de convaincre les écologistes de voter la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité, alors que plusieurs dirigeants écologistes l'ont déclaré "invotable".
"Tout ça pour ça", a réagi le président de l'UMP, Jean-François Copé, au siège de son parti à Paris, à propos d'un gouvernement qui ne va selon lui "en rien répondre aux attentes" des Français.
La présidente du FN, Marine Le Pen, n'a vu elle aucune "nouveauté" dans la composition du gouvernement: "Mêmes visages, même politique et donc même échec", a-t-elle prédit.
M. Valls, qui livrera mardi son discours de politique générale à l'Assemblée, devait faire sa première intervention médiatique mercredi au JT de 20H00 de TF1. Il a poursuivi mercredi après-midi ses consultations, recevant notamment à Matignon le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, et l'ancien ministre délégué à la Ville François Lamy.
François Hollande est lui à Bruxelles pour participer à une réunion sur la Centrafrique. Un premier Conseil des ministres se tiendra vendredi à 10H00.
Le gouvernement de Manuel Valls, qui porte la patte du président de la République, compte 16 ministres contre 20 pour le gouvernement Ayrault (hors ministres délégués). Il regroupe "des ministres avec une surface politique, une expérience, qui leur permettra de porter avec force leurs dossiers", a expliqué l'entourage du président.
Outre Ségolène Royal, qui hérite d'un grand ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, François Rebsamen, un proche de François Hollande, nommé au Travail pour se charger de la bataille contre le chômage, est l'autre nouvelle tête de cet exécutif.
Comme annoncé depuis plusieurs jours, Ségolène Royal, candidate PS en 2007 à la présidentielle, mère des quatre enfants du chef de l'Etat, fait son entrée à une fonction qu'elle avait déjà occupée entre 1992 et 1993. Elle a procédé à la passation de pouvoirs mercredi après-midi avec son prédécesseur, Philippe Martin.
Mme Royal devra compenser le refus des écologistes de participer au gouvernement, ce qui a constitué un premier écueil pour le nouveau Premier ministre. Elle a promis "d'associer de toutes (ses) forces" les écologistes à ses décisions.
Mme Royal est numéro 3 du gouvernement, derrière Laurent Fabius, qui reste ministre des Affaires étrangères et du Développement international. Ce dernier intitulé, assez flou, a donné lieu à un premier imbroglio au sein du gouvernement.
Le Quai d'Orsay a ainsi revendiqué le Commerce extérieur, en déficit chronique, que M. Fabius entend redresser grâce à son entreprise de "diplomatie économique". Mais Bercy a indiqué à la mi-journée que la passation de pouvoirs se ferait entre l'ancienne détentrice de ce portefeuille, Nicole Bricq, et... Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique.
Christiane Taubira, donnée partante de la Chancellerie, reste finalement garde des Sceaux. Aurélie Filippetti (Culture), Marisol Touraine (Affaires sociales), Jean-Yves Le Drian (Défense), Marylise Lebranchu (Décentralisation) gardent eux aussi leur portefeuille.
- La 'liberté retrouvée' de Duflot -
Les autres nominations ont donné lieu à un jeu de chaises musicales. A Bercy, une machine à couacs depuis 2012 avec sept ministres qui ne s'entendaient pas toujours, l'équipe est là aussi resserrée.
Pierre Moscovici perd ainsi le portefeuille de l'Economie, repris par M. Montebourg.
Michel Sapin, déjà à Bercy sous Pierre Bérégovoy dans les années 90, sera lui ministre des Finances et des Comptes publics. Il aura la lourde charge de trouver les 50 milliards d'économies d'ici 2017 nécessaires au respect de l'engagement de réduction des déficits et au financement du futur Pacte de responsabilité.
Benoît Hamon, qui a pesé pour la nomination de M. Valls, bénéficie lui d'une belle promotion avec l'Education nationale, la Recherche et l'Enseignement supérieur. Vincent Peillon, candidat aux élections européennes et en difficulté avec la réforme des rythmes scolaires, est évincé.
Le ministère de l'Intérieur, qui a donné lieu à un bras de fer entre MM. Hollande et Valls qui voulaient chacun y imposer un fidèle, échoit finalement à un troisième homme, Bernard Cazeneuve, jusqu'ici chargé du Budget. Il devait procéder à la passation de pouvoirs avec M. Valls mercredi à 17H30.
Najat Vallaud-Belkacem prend elle aussi du galon avec, outre son maroquin du Droit des femmes, ceux de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Elle cède par contre le porte-parolat du gouvernement à un fidèle parmi les fidèles du président de la République, Stéphane Le Foll, qui conserve aussi l'Agriculture.
La radicale de gauche Sylvia Pinel a elle quitté Bercy où elle s'occupait de l'Artisanat et du Tourisme pour reprendre le portefeuille sensible du Logement et de l'Egalité des territoires que détenait Cécile Duflot. Celle-ci a expliqué lors de la passation de pouvoirs qu'elle mettrait sa "liberté retrouvée" au service "de l'écologie, de la gauche et de la France".
Enfin, George Pau-Langevin hérite du maroquin de l'Outremer, en lieu et place de Victorin Lurel, qui veut se consacrer aux régionales de 2015.
Le premier problème pour le nouveau Premier ministre sera de convaincre les écologistes de voter la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité, alors que plusieurs dirigeants écologistes l'ont déclaré "invotable".
"Tout ça pour ça", a réagi le président de l'UMP, Jean-François Copé, au siège de son parti à Paris, à propos d'un gouvernement qui ne va selon lui "en rien répondre aux attentes" des Français.
La présidente du FN, Marine Le Pen, n'a vu elle aucune "nouveauté" dans la composition du gouvernement: "Mêmes visages, même politique et donc même échec", a-t-elle prédit.