Grippe A en France : 28 cas suspects, 2 avérés, nouvelles mesures de précaution
lepoint.fr
La France est toujours à deux cas avérés de grippe A/H1N1. Principale évolution, il y a désormais 28 cas suspects dont huit sont jugés probables, a déclaré le directeur général de la Santé, Didier Houssin. Les deux cas confirmés sont hospitalisés à Paris, un homme de 49 ans à Bichat et une jeune femme de 24 ans à La Pitié-Salpêtrière.
Au total, 518 cas ont été signalés en France et la plupart ont été écartés. Toutes les personnes qui font l'objet d'une évaluation médicale rentraient d'un séjour au Mexique. "L'avis des experts aujourd'hui, c'est que la grippe est assez peu virulente et les cas que nous avons eus en France sont l'objet (...) de traitements rapidement efficaces", a déclaré dimanche Claude Guéant, sur Radio J. Malgré les considérations rassurantes des médecins et des autorités sur la gravité du virus, les pouvoirs publics multiplient les mesures de précaution. Tous les vols en provenance du Mexique à destination de Paris seront ainsi orientés à partir de mardi "dans une zone dédiée à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle" pour éviter que les passagers n'entrent en contact avec les autres voyageurs.
Une réunion d'information pour les représentants des médecins libéraux sera organisée mardi matin au ministère de la Santé. Une campagne nationale de prévention sera lancée le même jour dans les médias en France. Le pays a relevé son niveau d'alerte au degré "5A" sur une échelle qui en compte six, à la suite de la décision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La situation "5A" correspond à une transmission interhumaine d'un virus grippal dans au moins deux pays non limitrophes d'un même continent. Les voyages scolaires collectifs à destination du Mexique ou de New York (ou passant par New York), les deux foyers épidémiques, sont déconseillés.
Risques pour l'activité économique
Le Tamiflu étant interdit aux enfants de moins d'un an et l'autre antivirus, le Relenza, n'étant administrable que par inhalation - ce qui est impossible pour les jeunes enfants - des mesures de précaution spécifiques ont été annoncées dimanche. Les parents d'enfants de moins d'un an rentrant du Mexique ne doivent pas les mettre en contact avec d'autres enfants du même âge durant sept jours après leur retour. Les professionnels de la petite enfance de retour du Mexique sont invités à suspendre leur activité pendant le même laps de temps.
Les autorités considèrent également l'automne comme une période à risques. "Les experts disent en général que la période d'été est peu propice à l'extension et qu'en revanche, il peut y avoir un risque qui revient à l'automne", a relevé Claude Guéant. "D'ici là, nous aurons le temps de fabriquer des vaccins, (...) d'introduire la souche nouvelle dans le traditionnel vaccin de l'automne", a expliqué le secrétaire général de l'Élysée. "Nous sommes préparés à des scénarios dans lesquels il faudrait que l'activité des entreprises s'arrête. Mais nous n'en sommes pas là. Tous les signes qui nous parviennent aujourd'hui semblent indiquer que le phénomène peut être maîtrisé", a-t-il affirmé.
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a annoncé avoir les moyens de traiter jusqu'à 10.500 personnes avec le médicament Tamiflu, tout en rappelant que la grippe n'était potentiellement dangereuse que pour les personnes les plus fragiles - insuffisants respiratoires, immunodéprimés ou petits enfants. La France dispose de 33 millions de traitements de la grippe adaptés à cette souche et d'un milliard de masques de protection.