Guantanamo: deux Algériens ont été rapatriés dans leur pays
AFP
Washington - Les Etats-Unis ont rapatrié deux détenus algériens de la prison militaire américaine de Guantanamo vers leur pays, les premiers depuis l'annonce en mai par Barack Obama de sa volonté de reprendre les transfèrements, a annoncé jeudi le Pentagone.
Il s'agit des premiers transfèrements de Guantanamo depuis le rapatriement du Canadien Omar Khadr fin septembre 2012.
Quelque 164 détenus restent incarcérés à Guantanamo.
"Les Etats-Unis sont reconnaissants envers le gouvernement algérien pour sa bonne volonté à soutenir les efforts en cours pour fermer le centre de détention de Guantanamo", affirme le ministère américain dans le communiqué.
Les deux pays se sont "coordonnés" pour s'assurer que les transfèrements soient effectués suivant des "mesures humanitaires et de sécurité appropriées", précise-t-il.
Le Congrès américain a été informé de la décision du Pentagone, qui avait annoncé dès le 26 juillet envisager ces deux transfèrements.
L'Algérie a émis de son côté "un avis sans objection" à la demande américaine de rapatriement de ses deux ressortissants, a fait savoir jeudi la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH).
La commission a indiqué que les dispositions de prise en charge étaient les mêmes que pour les 13 Algériens qui avaient déjà été rapatriés de Guantanamo, et sur lesquels aucune information n'a été publiée depuis leur retour.
Le président Barack Obama promet depuis sa première campagne présidentielle, en 2008, de fermer la prison hébergeant les détenus de la "guerre contre le terrorisme" lancée dans la foulée du 11-Septembre. Mais cet engagement maintes fois répété a été contrecarré par les parlementaires américains.
Dans un discours le 23 mai, il a à nouveau sollicité l'aide du Congrès pour fermer la prison, en reconnaissant toutefois que "les questions politiques (étaient) difficiles", et annoncé la levée du moratoire sur le transfèrement vers leur pays de détenus yéménites.
Sur les désormais 164 détenus de Guantanamo, 84 -dont 56 Yéménites- ont été désignés comme transférables dans leur pays d'origine par les administrations des présidents George W. Bush et Obama.
Quelque 46 autres sont en détention illimitée, sans inculpation ni procès faute de preuves, mais jugés trop dangereux pour être libérés.