Hamid Karzaï fixe la date de l'élection présidentielle en Afghanistan

Le Monde.fr/AFP

Le président afghan Hamid Karzaï annonce, samedi 7 mars, qu'il approuve la décision de la commission électorale d'organiser l'élection présidentielle le 20 août. Il fait ainsi marche arrière après avoir signé la semaine dernière un décret demandant un scrutin d'ici au 21 avril, conformément à la constitution.

Hamid Karzaï fixe la date de l'élection présidentielle en Afghanistan
"Quand la commission a annoncé en janvier que l'élection se tiendrait en août, il y a eu un brusque désaccord et l'Assemblée a voté une résolution en faisant appel à moi en tant que gardien de la constitution", a justifié Hamid Karzaï.
La constitution afghane prévoit que l'élection présidentielle doit avoir lieu entre 30 et 60 jours avant la fin du mandat du président sortant, soit entre le 21 mars et le 21 avril. La commission électorale a invoqué des raisons logistiques et météorologiques, ainsi que les conditions de sécurité, pour justifier la date du 20 août.
Les Etats-Unis, l'ONU et la communauté internationale ont soutenu cette décision, de même que les représentants de l'opposition afghane. Mais ces derniers ont aussi demandé la désignation, à l'issue d'un "consensus national", d'une administration d'intérim pour assurer la vacance du pouvoir entre mai et août. L'hypothèse de l'instauration de l'état d'urgence par le président Karzaï, pour justifier son maintien au pouvoir entre mai et août, n'est pas exclue par les observateurs.
Près de 5 millions de personnes, dont 32 % de femmes, sont inscrits sur les listes électorales, pour participer au deuxième scrutin présidentiel au suffrage universel direct de l'histoire du pays. Le premier avait été remporté avec 55 % des suffrages fin 2004 par Hamid Karzaï, de plus en plus contesté ces derniers mois, en raison de son échec face à la montée de la violence et de la corruption.
Les attaques menées par des insurgés, notamment talibans, en Afghanistan, ont augmenté d'environ 20 % l'an dernier et de 30 % sur la période janvier-février 2009, favorisées par la douceur de l'hiver, a indiqué le colonel Johnson, qui dirige les troupes de la 101e division aéroportée dans l'est du pays. La frontière pakistano-afghane est "poreuse" et pour le moment, la police afghane des frontières "n'a pas suffisamment de ressources et d'hommes pour accomplir sa mission", a ajouté le colonel Johnson. Le département américain de la Défense a indiqué le mois dernier au Congrès que le nombre d'attaques par des talibans ou d'autres groupes islamistes avait fortement augmenté au printemps et à l'été 2008, faisant grimper le niveau de violence au niveau de celui atteint lorsque les talibans ont été chassés du pouvoir fin 2001.


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