Hollande, face aux journalistes, se présente en "réformiste"
AFP
Paris - François Hollande s'est posé jeudi soir en président "réformiste" qui veut "faire le récit de la France de demain" lors d'un "dîner inédit" auquel il avait été convié, hors micros et caméras, en présence d'une centaine de journalistes.
"C'est un exercice inédit, une rencontre amicale mais qui reste professionnelle", a d'emblée affirmé le président de la République, admettant que le "off" de coutume dans ce type de rencontres "ne pourrait pas être respecté".
Quatorze mois après son arrivée au pouvoir, le chef de l'Etat a reconnu que "la présidence normale" qu'il entendait incarner au début de son quinquennat paraissait déjà un concept "vieux et ancien", face à la dure réalité de la crise et à l'inquiétude des Français.
"On n'est pas dans la situation de 1997 d'une croissance forte", aujourd'hui "ce n'est pas l'histoire de la France qu'il faut rappeler, c'est le récit de la France de demain", "la France dans dix ans", a fixé comme cap le président de la République.
"Personne n'est indifférent à l'état de l'opinion", a-t-il confié conscient qu'"un rebond possible de popularité" ne sera envisageable pour lui que "s'il y a des résultats", en particulier de l'emploi et de la croissance.
Face aux tiraillement dans son propre camp, il a souligné qu'"il y a toujours des doutes dans la majorité mais que (son) sort et celui du président sont liés. On est tous ensemble", a-t-il rappelé.
A ceux notamment qui réclament un infléchissement à gauche, il a répliqué, "ca serait quoi être plus à gauche en ce moment, c'est penser que parce qu'on ferait un point de plus de déficit, ça irait mieux?"
Certes "il y a des alternatives politiques" mais "la ligne que j'ai choisie est une ligne qui permet les réformes, donc c'est une ligne réformiste" pour être en mesure de "donner un avenir à la France".
Interrogé sur ses adversaires potentiels pour la présientielle de 2017, M. Hollande a jugé qu'il était "beaucoup trop tôt" pour en parler. "Je ne me préoccupe pas de ce qui se passe dans l'autre camp et dans mon camp personne ne prépare la présidentielle", a-t-il en tout cas assuré. Et comme un avertissement à ceux qui s'impatienteraient dans sa majorité, il a rappelé que "la meilleure façon de se préparer c'est d'être loyal et d'être le meilleur à son poste".
Mystérieux sur son lieu de vacances
A la question abrupte d'un journaliste allemand lui demandant s'il croyait "vraiment à ce qu'il racontait", en annonçant comme il l'a fait le 14 juillet la reprise économique dans les prochains mois, il a répondu: "les responsables politiques croient à ce qu'ils disent, c'est une erreur de penser qu'ils mentent, ils peuvent se mentir à eux-même se tromper mais je crois à la sincérité des hommes politiques".
Et tout état de cause, "nous sommes sortis de la crise de la zone euro" qui battait son plein l'été dernier et "on sait qu'il ne se passera rien de grave cet été".
Après deux trimestres de croissance négative "nous sommes sortis de la récession", a-t-il maintenu "même si la phase de croissance ne viendra pas avant 2014".
Quant à la question récurrente des vacances, "c'est un sujet qui me fâche", a-t-il reconnu, rappelant que l'an dernier, en partant "quelques jours" c'était "comme s'il avait commis un impair".
Mais l'important en fin de compte, "c'est de faire une rentrée avec des nouvelles idées, des nouvelles propositions", a fait valoir le président, restant mystérieux sur son lieu de villégiature cet été. "Je vais essayer de trouver les conditions de ma liberté", a-t-il seulement indiqué près avoir souligné que "Bregançon, c'est très bien sauf que vous êtes enfermés" à "peu près dans les mêmes conditions qu'à l'Elysée".