Hollande lance une "offensive" franco-allemande pour l'emploi des jeunes en Europe
AFP
Paris - François Hollande a donné mardi le coup d'envoi d'une "offensive" dans l'"urgence" pour l'emploi des jeunes en Europe, assurant agir main dans la main avec la chancelière allemande Angela Merkel, attendue jeudi à Paris.
"L'offensive pour l'emploi des jeunes part aujourd'hui", a-t-il lancé, assurant être "d'accord avec la chancelière Angela Merkel pour parvenir à un véritable plan pour l'emploi des jeunes dès cette année".
Dès mardi, les ministres français et allemands du Travail Michel Sapin et Ursula von der Leyen, attendus à la mi-journée à l'Elysée, ont tracé les grandes lignes de ce plan franco-allemand dès à présent baptisé "Initiative européenne pour la croissance et pour l'emploi".
Il reposera sur trois leviers --l'accès au crédit pour les PME, le développement de l'alternance et la mobilité géographique-- et tentera d'optimiser l'utilisation des fonds européens existants.
"Ce sont dans les PME et les PMI que se crée le plus d'emplois pour les jeunes, c'est elles qu'il faut soutenir", a fait valoir Michel Sapin.
"Beaucoup de PME, qui sont l'épine dorsale de nos économies, sont prêtes à produire mais ont besoin de capital. Or elles n'y ont accès qu'à un taux exorbitant. Ce cercle vicieux, nous entendons le briser, notamment grâce à la Banque européenne d'investissement", a renchéri Ursula Van der Leyen.
Ce dossier, qui marque la reprise du dialogue franco-allemand, sera au coeur de la visite de travail d'Angela Merkel jeudi à Paris. Il constituera aussi l'un des plats de résistance du sommet européen des 27 et 28 juin. Le plan sera parachevé en grande pompe le 3 juillet à Berlin par une réunion des ministres du Travail des Vingt-Sept présidée par Angela Merkel, en présence de François Hollande.
"C'est là que nous aurons aussi à donner une nouvelle ampleur à ce plan pour l'emploi des jeunes" afin d'éviter une "rupture" générationnelle avec une jeunesse européenne durement frappée par la crise et le chômage, a souligné ce dernier.
La crise, a-t-il mis en garde, remet "en cause l'idée d'une Europe d'espérance et de protection".
Si l'Allemagne ne compte "que" 8% de chômeurs parmi ses jeunes de 15 à 24 ans, le taux le plus bas dans l'Union européenne, la France en compte plus de 25% tandis qu'ils sont plus de 38% en Italie et au Portugal et même plus de 55% en Grèce et en Espagne.
Six milliards d'euros sont prévus en faveur de l'emploi des jeunes dans le projet de budget européen 2014-2020 que le Parlement européen doit encore adopter. François Hollande souhaite que ces fonds puissent être mobilisés "très vite".
L'Europe a adopté le principe d'un système de "garantie" pour les jeunes sans travail ni formation depuis quatre mois, a-t-il également rappelé, estimant que "nous devons le faire dès à présent".
Le chef de l'Etat a repris aussi l'idée d'un "Erasmus de l'alternance" comme il en existe pour les étudiants. "Là encore, les fonds existent, mobilisons-les", a-t-il poursuivi, avant de plaider pour la "mobilisation" des financements au profit des entreprises.