Houellebecq a emprunté à Wikipédia certains éléments de son nouveau roman
AFP
Paris - Michel Houellebecq a toujours aimé truffer ses livres de descriptions encyclopédiques et, à l'ère d'internet, l'écrivain a allègrement puisé dans Wikipédia pour dépeindre une ville ou une mouche dans son roman "La carte et le territoire", en librairie le 8 septembre.

"Michel Houellebecq utilise effectivement les notices et sites officiels comme matériau littéraire brut pour, parfois, les intégrer dans ses romans après les avoir retravaillés. Si certaines reprises peuvent apparaître telles quelles, +mot pour mot+, il ne peut s'agir que de très courtes citations qui sont en tout état de cause insusceptibles de constituer un quelconque plagiat, ce qui constituerait une accusation très grave", plaide la maison d'édition.
"Lorsque nous avons pu constater ces très rares reprises, nous avons remarqué que la source n'indique pas elle-même le nom des auteurs", poursuit Flammarion.
De fait, le "copier-coller" des notices encyclopédiques saute immédiatement aux yeux du lecteur quand l'auteur fait une description détaillée de la "mouche domestique", dresse le portrait d'un certain Frédéric Nihous ou présente la ville de Beauvais.
Ainsi, peut-on lire dans "La carte et le territoire": "Les premières traces de fréquentation du site de Beauvais pouvaient être datées de 65.000 ans avant notre ère...". Wikipédia écrit sur le même sujet: "Les premières traces de fréquentation du site de Beauvais datent de 65.000 ans avant notre ère...".
L'écriture encyclopédique de Wikipédia, fondée sur le "consensus mou des contributeurs" correspond parfaitement au niveau de langage clinique et désincarné que Houellebecq se plait à utiliser dans certaines pages de ses romans, affirme Slate.
Ces emprunts "semblent réels, même s'il faut reconnaître que les parties empruntées sont d'une certaine +banalité+ rédactionnelle", répond Wikipédia France interrogé par Slate.
L'écrivain semble avoir aussi emprunté des passages de son livre à des écrits du site du ministère de l'Intérieur quand il définit la profession d'un commissaire de police ou à une notice touristique quand il décrit avec humour l'hôtel "Le Carpe Diem".