"Impardonnables" de Téchiné, action et sentiments à Venise

AFP

Paris - "Impardonnables", le dernier film d'André Téchiné, présenté en mai à Cannes et qui sort mercredi, est une oeuvre inclassable entre le film d'action et les grands sentiments, tourné à Venise avec André Dussollier et Carole Bouquet.

Adapté d'un roman de Philippe Djian, l'histoire est celle de Francis, écrivain en mal d'inspiration, qui quitte Paris pour venir écrire son nouveau roman policier à Venise.

En cherchant un appartement, il tombe amoureux de Judith, la responsable d'une agence immobilière qui insiste pour lui faire visiter une maison dans l'île isolée de Sant'Erasmo.

"Je signe tout de suite si vous venez vivre avec moi", dit-il à la belle, qui, immédiatement, se met à saigner du nez comme chaque fois qu'elle vit des émotions fortes.

A partir de là, une intrigue complexe et lourde entre les personnages est lentement détricotée dans les recoins et canaux qui font le charme de Venise. La navigation est utilisée comme un accessoire essentiel... serait-ce pour montrer que finalement la vie, ce n'est que mener chacun sa barque?

Francis, qui "a du mal à écrire quand il est amoureux" est en perpétuel déplacement, prend des photos pour son roman. Judith fait visiter des appartements. Font ensuite irruption la fille imprévisible de Francis (Mélanie Thierry) pour disparaître aussitôt d'une étrange façon, une ancienne maîtresse de Judith, détective privé alcoolique (Adriana Asti) et un ancien taulard inquiétant (Mauro Conte).

Carole Bouquet, dorée par le soleil et cheveux coupés très courts, domine en Judith, femme active émancipée qui ne veut rien lâcher.

A propos du titre, choisi par Djian, André Téchiné avait précisé à l'AFP à Cannes que ses personnages "ne sont pas plus +impardonnables+ que le commun des mortels, puisque c'est notre sort commun. C'est d'ailleurs ce qui les rend tout à fait solidaires" entre eux.

Il n'empêche que les personnages sont loin des communs des mortels, tous empêtrés dans des passions sentimentales et affectives égrenées avec de nombreux retours dans le temps.

"A la fin, ils sont quand même largement pardonnés par le regard que j'essaie de porter sur eux", avait-il ajouté.

Quant au choix de Venise ? "Venise c'est un espace enchanté, c'est pour ça que l'écrivain y va. Mais en même temps, il faut que cet enchantement arrive à faire bon ménage avec la violence du monde. Même à Venise, elle est là et les personnages sont aussi confrontés à ça".


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