Interdire la burqa risque d'aggraver l'exclusion des femmes
AFP
Strasbourg (Conseil de l'Europe) - L'interdiction du port du voile intégral, que la Belgique mettra en application samedi quelques mois après la France, risque d'aggraver l'exclusion des femmes au lieu de les libérer, estime le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe.

L'interdiction, en vigueur en France depuis le mois d'avril, aurait conduit certaines femmes, à "limiter le temps passé hors de chez elle", relève le commissaire suédois, citant un rapport des Fondations pour une société ouverte, (créées et financées par le milliardaire américain Georges Soros).
De plus, "il se pourrait fort bien que cette interdiction constitue une violation des normes européennes des droits de l'Homme et en particulier du droit au respect de la vie privée et de l'identité personnelle", estime M. Hammarberg.
"Faire, comme on l'a fait, des pratiques vestimentaires d'un petit nombre de femmes un problème central nécessitant d'urgence débats et initiatives législatives, c'est tristement capituler face aux préjugés des xénophobes", déplore le commissaire, qui avait déjà déjà condamné en mars 2010 les projets d'interdiction générale du voile intégral.
Le commissaire aux droits de l'homme est une institution non judiciaire indépendante au sein du Conseil de l'Europe. Sa mission est de promouvoir la prise de conscience et le respect des droits de l'homme dans les 47 Etats membres de l'Organisation.