Irak: 13.000 familles ont fui Fallouja, contrôlée par des hommes armés
AFP
Fallouja (Irak) - Un flot continu de familles d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, arrive à un barrage dans la province voisine de Kerbala. Leur objectif: se mettre à l'abri des combats qui font rage entre hommes armés et forces gouvernementales à Ramadi et Fallouja.
Des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe lié à Al-Qaïda, et des membres de tribus hostiles au gouvernement ont pris le contrôle ces derniers jours de Fallouja, une ville de la province à majorité sunnite d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.
Mercredi, des hommes armés, masqués et dont l'allégeance n'était pas claire dans l'immédiat, se trouvaient dans la ville notamment sur les ponts et aux entrées des quartiers de Fallouja, selon un journaliste de l'AFP sur place. Ils étaient aussi présents sur des routes menant à cette ville située à 60 km à l'ouest de Bagdad.
En raison des combats et des bombardements, plus de 13.000 familles ont fui ces derniers jours cette localité comptant quelque 500.000 habitants, a indiqué le Croissant Rouge irakien.
"La plupart vivent désormais dans des écoles, des bâtiments publics et chez des parents", a expliqué un responsable de cette organisation, Mohammed al-Khouzaie, dans un communiqué.
Il a précisé que le Croissant Rouge avait fourni de l'aide à plus de 8.000 familles ces trois derniers jours à travers Al-Anbar.
Dans la matinée, des affrontements ont encore eu lieu dans les quartiers d'Al-Askari (est) et Al-Chouhada (ouest) à Fallouja. Ces mêmes secteurs ont également été bombardés. On ignorait pour le moment quels groupes étaient impliqués dans ces combats.
Malgré ces violences, des membres de la police de la circulation, seulement chargée de gérer les déplacements des véhicules et de contrôler les intersections, étaient de retour dans la ville, avec l'accord des hommes armés.
Les feux de circulation marchaient de nouveau et certains magasins ont rouvert.
Plusieurs quartiers de Ramadi, une ville à 40 km plus à l'ouest, ont également été capturés la semaine dernière par l'EIIL.
Les violences, qui ont commencé le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et officielles.
Quatre principaux protagonistes sont impliqués dans les affrontements: les forces de sécurité, des tribus alliées, l'EIIL et des tribus hostiles au gouvernement.
L'armée, appuyée par des hélicoptères, combattait mercredi des insurgés à Khaldiyah, près de Ramadi, selon un capitaine de la police.
C'est la première fois depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003 que des militants d'Al-Qaïda, qui sont parallèlement devenus une force majeure dans le conflit en Syrie voisine, prennent si ouvertement le contrôle de zones urbaines en Irak.
Les derniers combats interviennent quelques heures après un appel de l'EIIL aux sunnites à poursuivre leur lutte contre les forces du gouvernement, dominé par les chiites.
'Ne déposez pas les armes'
"Sunnites (...) ne déposez pas les armes, parce que si vous les déposez maintenant, les (chiites) vous réduiront à l'esclavage et vous ne vous relèverez plus", a lancé le porte-parole de l'EILL Abou Mohammed al-Adnani.
Le porte-parole du ministère de la Défense Mohammed al-Askari avait indiqué mardi que les soldats déployés près de Fallouja attendaient avant de lancer un assaut, expliquant qu'il fallait éviter de "faire couler le sang de ses habitants".
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, avait appelé les tribus à chasser elles-même les combattants de l'EIIL pour éviter une offensive d'envergure contre Fallouja.
Des chefs tribaux ont assuré que la ville était maintenant aux mains d'hommes armés appartenant à des tribus.
Les hommes de tribus "combattent pour protéger Fallouja et Garma (à une dizaine de km plus à l'est, ndlr) des attaques de l'armée", a indiqué cheikh Rafa al-Joumaili.
Une attaque contre Fallouja risque d'aggraver encore un peu plus les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement.
Elle constitue de plus un défi de taille pour les forces irakiennes qui n'ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.
Après 2003, Al-Anbar avait été un haut lieu de l'insurrection, et les forces américaines avaient subi de lourdes pertes lors de deux assauts majeurs contre les insurgés à Fallouja. Mais les forces irakiennes et américaines, qui avaient réussi à rallier les tribus sunnites à partir de fin 2006, étaient alors parvenues à en reprendre le contrôle.
Mercredi, des hommes armés, masqués et dont l'allégeance n'était pas claire dans l'immédiat, se trouvaient dans la ville notamment sur les ponts et aux entrées des quartiers de Fallouja, selon un journaliste de l'AFP sur place. Ils étaient aussi présents sur des routes menant à cette ville située à 60 km à l'ouest de Bagdad.
En raison des combats et des bombardements, plus de 13.000 familles ont fui ces derniers jours cette localité comptant quelque 500.000 habitants, a indiqué le Croissant Rouge irakien.
"La plupart vivent désormais dans des écoles, des bâtiments publics et chez des parents", a expliqué un responsable de cette organisation, Mohammed al-Khouzaie, dans un communiqué.
Il a précisé que le Croissant Rouge avait fourni de l'aide à plus de 8.000 familles ces trois derniers jours à travers Al-Anbar.
Dans la matinée, des affrontements ont encore eu lieu dans les quartiers d'Al-Askari (est) et Al-Chouhada (ouest) à Fallouja. Ces mêmes secteurs ont également été bombardés. On ignorait pour le moment quels groupes étaient impliqués dans ces combats.
Malgré ces violences, des membres de la police de la circulation, seulement chargée de gérer les déplacements des véhicules et de contrôler les intersections, étaient de retour dans la ville, avec l'accord des hommes armés.
Les feux de circulation marchaient de nouveau et certains magasins ont rouvert.
Plusieurs quartiers de Ramadi, une ville à 40 km plus à l'ouest, ont également été capturés la semaine dernière par l'EIIL.
Les violences, qui ont commencé le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et officielles.
Quatre principaux protagonistes sont impliqués dans les affrontements: les forces de sécurité, des tribus alliées, l'EIIL et des tribus hostiles au gouvernement.
L'armée, appuyée par des hélicoptères, combattait mercredi des insurgés à Khaldiyah, près de Ramadi, selon un capitaine de la police.
C'est la première fois depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003 que des militants d'Al-Qaïda, qui sont parallèlement devenus une force majeure dans le conflit en Syrie voisine, prennent si ouvertement le contrôle de zones urbaines en Irak.
Les derniers combats interviennent quelques heures après un appel de l'EIIL aux sunnites à poursuivre leur lutte contre les forces du gouvernement, dominé par les chiites.
'Ne déposez pas les armes'
"Sunnites (...) ne déposez pas les armes, parce que si vous les déposez maintenant, les (chiites) vous réduiront à l'esclavage et vous ne vous relèverez plus", a lancé le porte-parole de l'EILL Abou Mohammed al-Adnani.
Le porte-parole du ministère de la Défense Mohammed al-Askari avait indiqué mardi que les soldats déployés près de Fallouja attendaient avant de lancer un assaut, expliquant qu'il fallait éviter de "faire couler le sang de ses habitants".
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, avait appelé les tribus à chasser elles-même les combattants de l'EIIL pour éviter une offensive d'envergure contre Fallouja.
Des chefs tribaux ont assuré que la ville était maintenant aux mains d'hommes armés appartenant à des tribus.
Les hommes de tribus "combattent pour protéger Fallouja et Garma (à une dizaine de km plus à l'est, ndlr) des attaques de l'armée", a indiqué cheikh Rafa al-Joumaili.
Une attaque contre Fallouja risque d'aggraver encore un peu plus les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement.
Elle constitue de plus un défi de taille pour les forces irakiennes qui n'ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.
Après 2003, Al-Anbar avait été un haut lieu de l'insurrection, et les forces américaines avaient subi de lourdes pertes lors de deux assauts majeurs contre les insurgés à Fallouja. Mais les forces irakiennes et américaines, qui avaient réussi à rallier les tribus sunnites à partir de fin 2006, étaient alors parvenues à en reprendre le contrôle.