Irak: Maliki doit transmettre les noms de ses ministres au Parlement
AFP
Bagdad - Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki doit transmettre lundi au Parlement les noms d'une partie de ses ministres mais ils ne seront officiellement nommés qu'à l'issue d'une séance ultérieure, a indiqué le président de la Chambre des députés Oussama al-Noujaifi.
Nouri al-Maliki et Jalal Talabani
Selon la Constitution, le Parlement doit approuver les noms de chaque ministre ainsi que le programme du gouvernement. Les ministres doivent ensuite prêter serment.
Ali Moussawi, proche conseiller du Premier ministre avait affirmé lundi matin à l'AFP que M. Maliki annoncerait dans l'après-midi "la composition du gouvernement comme prévu".
Il entendait démentir les déclarations de deux députés annonçant un report en raison de difficultés rencontrées par Nouri al-Maliki dans la formation de son cabinet.
"La réunion de Parlement consacrée à la présentation du gouvernement par M. Maliki est retardée jusqu'à mercredi pour achever les négociations sur sa composition" avait affirmée à l'AFP Hanaa Turki, députée de l'Alliance Nationale, qui regroupe tous les partis chiites.
Ses propos avaient été corroborés par le député kurde Mahmoud Othmane. "La réunion est retardée jusqu'à mercredi car les groupes politiques ne sont pas encore tombés d'accord sur les postes que chacun doit occuper", avait-il dit.
Il semble en tout cas certain que le Premier ministre, qui a jusqu'à samedi selon la Constitution pour former son cabinet, ne présentera pas lundi un gouvernement complet car de nombreux portefeuilles font l'objet d'âpres discussion.
"Je peux vous dire que seulement la moitié des ministres ont été choisis jusqu'à présent. Les trois ministères chargés de la sécurité et peut-être les trois vice-Premiers ministres ne seront pas annoncés aujourd'hui", a affirmé Khaled al-Assadi, un député proche de Nouri al-Maliki.
"Il n'y a pas d'accord jusqu'à présent car les groupes politiques réclament tous les mêmes postes", a-t-il souligné.
Par ailleurs, la question pétrolière se greffe sur la bataille des postes. M. Othmane a affirmé que l'Alliance kurde ne participera pas au gouvernement tant que M. Maliki n'aura pas avalisé les contrats signés par la région autonome kurde avec les compagnies pétrolières.
Le gouvernement central a jusqu'à présent refusé d'entériner ces contrats signés depuis 2004 car ils sont basés sur un partage des profits avec les sociétés étrangères alors que Bagdad a pour sa part conclu des accords de service.
Outre le Premier ministre, le nouveau gouvernement devrait compter trois vice-Premiers ministres appartenant à l'Alliance Nationale (AN, chiite), à la liste laïque Iraqiya et au bloc kurde.
Selon M. Assadi, il devrait compter, en plus, 38 ministres et secrétaires d'Etat.
L'Alliance nationale (AN, regroupement des formations religieuses chiites dont celle de M. Maliki), qui occupe 159 des 325 sièges du Parlement, aura 17 ministères et secrétariats d'Etat sur un total de 42.
La liste Iraqiya de l'ancien chef du gouvernement Iyad Allawi (91 députés) en aura neuf, les partis kurdes, qui disposent de 57 sièges, en auront sept, Wassat qui regroupe des sunnites et des laïques (10 députés) n'aura droit qu'à un ministre, tout comme les minorités (8 sièges), a précisé M. Assadi.
Les trois ministres chargés de la sécurité seront choisis par M. Maliki.