Iran-groupe 5+1: négociations nucléaires le 13 avril, lieu encore à définir
AFP
Téhéran - Les négociations nucléaires entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) reprendront le 13 avril mais le lieu doit encore être fixé, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi.
Ali Akbar Salehi
Un diplomate européen, interrogé par l'AFP à Bruxelles, a confirmé la date du 13 avril pour la reprise des négociations.
"Lors d'une rencontre en Corée, il y a eu des discussions avec eux (5+1) pour que les négociations aient lieu en Turquie et à ce propos il y a eu des avancées. Nous attendons maintenant leur réponse", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Téhéran où il effectue une visite officielle de deux jours.
"L'Iran est favorable au choix de la Turquie pour accueillir les négociations avec le groupe 5+1", a déclaré Mohammad Reza Rahimi, le vice-président iranien après une rencontre avec M. Erdogan.
M. Erdogan, arrivé mercredi matin à la tête d'une importante délégation ministérielle, a évoqué les relations bilatérales mais aussi le dossier nucléaire iranien.
L'Iran et les puissances du groupe 5+1 se sont déclarés prêts à reprendre les négociations nucléaires, rompues depuis la dernière rencontre à Istanbul en janvier 2011.
Interrogé à propos des menaces israéliennes d'attaque militaire contre l'Iran, M. Erdogan a fermement rejeté de telles menaces.
"Aucun pays n'a le droit de menacer ou de mener une action militaire contre un pays qui cherche à maîtriser la technologie nucléaire pacifique", a-t-il déclaré.
Le président américain Barack Obama a prévenu l'Iran lundi qu'il ne restait plus beaucoup de temps pour résoudre la crise sur le programme nucléaire iranien via la diplomatie.
"Il reste du temps pour résoudre cela via la diplomatie, je préfère toujours résoudre ces questions de manière diplomatique", mais "le temps presse. L'Iran doit agir avec sérieux et un sens de l'urgence que ce moment nécessite", a déclaré M. Obama lors d'un discours devant des étudiants de Séoul.
La question de l'enrichissement d'uranium est le principal point d'achoppement dans le différend entre l'Iran et les pays occidentaux.
L'Iran a considérablement développé ces dernières années son programme d'enrichissement d'uranium.
L'Iran a installé près de 10.000 centrifugeuses, destinées à faire de l'enrichissement d'uranium, dans son site de Natanz (centre) et celui de Fordo, enfoui sous une montagne à 150 km au sud-ouest de Téhéran, ce qui le rend difficile à attaquer militairement.
L'Iran enrichit l'uranium à 3,5% à Natanz et 20% à Natanz et Fordo.
L'uranium enrichi à moins de 20% est utilisé uniquement à des fins civiles mais si l'enrichissement est poussé à plus de 90%, il peut servir à fabriquer l'arme atomique.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré à plusieurs reprises ces derniers mois, que l'Iran n'avait pas d'armes atomiques et n'avait pas l'intention d'en fabriquer, malgré les soupçons d'Israël et de certains pays occidentaux.
La Turquie, qui joue les intermédiaires, a renforcé ses relations économiques et commerciales avec l'Iran ces dernières années et s'oppose aux nouvelles sanctions américaines et européennes contre Téhéran.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions pétrolières mais Ankara fait valoir que le problème nucléaire de l'Iran doit être résolu par des moyens diplomatiques et non par des sanctions.
MM. Rahimi et Erdogan ont d'ailleurs affirmé que "le volume des échanges commerciaux qui a dépassé les 16 milliards de dollars (en 2011,ndlr) doit atteindre les 30 milliards de dollars en 2015".
M. Erdogan a même évoqué "l'objectif des 35 milliards de dollars" en demandant que "la balance commerciale défavorable à la Turquie (...) soit rééquilibrée".