Iran: le journal du réformateur Mehdi Karoubi suspendu par la justice
AFP
Téhéran - La justice iranienne a interdit la publication lundi du quotidien du candidat réformateur à la présidentielle Mehdi Karoubi, Etemad Melli, qui a dénoncé les sévices infligés selon lui à des manifestants incarcérés après l'élection présidentielle, selon le site de Karoubi.
La durée de cette suspension n'a pas été précisée.
Selon Hossein Karoubi il s'agit de représailles aux "réponses (de Mehdi Karoubi) aux insultes proférées contre lui".
De nombreux responsables conservateurs ont accusé M. Karoubi de mentir et de fournir des arguments aux gouvernements étrangers qui ont critiqué l'Iran à cause de son traitement des manifestants.
Le candidat malheureux à la présidentielle du 12 juin a répété dimanche soir que ces accusations ne le feraient pas taire.
"Les autorités ont créé un tel climat que personne n'ose parler. Mais ces comportements et ces intimidations ne me réduiront pas au silence et je dirai les choses que je juge nécessaires", a dit M. Karoubi dans un communiqué.
Il a exigé à nouveau que les autorités enquêtent sur les incidents qu'il a rapportés.
M. Karoubi avait formulé ses premières accusations le 29 juillet dans une lettre à l'ex-président Akbar Hashemi Rafsandjani. Il affirmait que des détenus avaient été "sauvagement violés" en détention.
Dans des propos publiés samedi dans son journal Etemad Melli, M. Karoubi a affirmé que certains détenus étaient morts en prison après avoir été "battus et torturés".
Au moins 4.000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations qui ont suivi l'annonce de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad et 300 sont toujours derrière les barreaux, selon des sources officielles.
L'opposition a indiqué dans un rapport au Parlement que 69 personnes avaient péri dans les violences. Le bilan officiel est d'une trentaine de morts.