Iran: "pas d'information" sur la journaliste d'Al-Jazira disparue en Syrie
AFP
Téhéran - L'Iran n'a "pas d'information" sur la journaliste américano-canado-iranienne d'Al-Jazira, Dorothy Parvez, que la Syrie affirme avoir expulsée vers Téhéran le 1er mai, rapporte samedi l'agence officielle IRNA citant le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi.

Dorothy Parvez
Cette réponse constitue le premier commentaire officiel iranien sur cette affaire.
Dorothy Parvez a disparu en Syrie, où elle aurait "tenté d'entrer illégalement" le 29 avril avec un passeport iranien périmé, selon Damas.
L'ambassade de Syrie à Washington a affirmé le 11 mai dans un communiqué que la journaliste d'Al-Jazira avait été, deux jours plus tard, "extradée, en accord avec la loi internationale, dans le pays ayant délivré le passeport".
Al-Jazira avait annoncé peu auparavant que sa journaliste, qui possède les nationalités américaine, canadienne et iranienne, se trouvait en Iran. La chaîne de télévision satellitaire basée à Doha (Qatar) avait appelé Téhéran à la relâcher immédiatement.
L'administration américaine, qui s'est dite "très inquiète" sur le sort de la jeune femme, et les autorités canadiennes qui se sont déclarées "trés préoccupées", ont indiqué qu'elle cherchaient à obtenir des informations auprès de Damas et de Téhéran pour déterminer où se trouvait Mme Parvez.
Dans un communiqué, Al-Jazira avait indiqué le 11 mai que l'information sur l'expulsion de sa journaliste vers l'Iran lui avait été transmise "par des responsables syriens". Ces responsables "avaient auparavant affirmé à la chaîne qu'ils détenaient Dorothy Parvez à Damas et qu'ils allaient la relâcher", avait précisé Al-Jazira.
Dorothy Parvez a rejoint Al-Jazira en 2010 pour travailler pour sa chaîne en anglais.
Le quotidien syrien Al-Watan, proche du pouvoir, avait affirmé dans un premier temps que la journaliste, âgée de 39 ans, avait quitté la Syrie le 1er mai, "les autorités lui ayant interdit l'entrée car elle était munie d'un visa touristique alors que son matériel montrait qu'elle se rendait en Syrie dans l'intention de couvrir" les événements.
Al-Jazira est critiquée en Syrie pour sa couverture du mouvement de révolte populaire entamé mi-mars.
Les médias officiels syriens accusent régulièrement les chaînes satellitaires, en particulier Al-Jazira, Al-Arabiya, la BBC et France 24, d'utiliser des images "fabriquées" sans vérifier leur source.