Iran: pendaison de 11 rebelles sunnites du groupe Joundallah

AFP

Téhéran - Onze membres du groupe rebelle sunnite Joundallah, qui a revendiqué l'attentat antichiite du 15 décembre dans le sud-est de l'Iran, ont été pendus lundi matin à Zahedan, a déclaré un responsable de la justice locale à l'agence officielle Irna.

Iran: pendaison de 11 rebelles sunnites du groupe Joundallah
"Ce matin, onze membres du groupe terroriste (Joundallah, ndlr) qui avaient participé à des actes terroristes dans la province ainsi qu'à des affrontements avec les forces de l'ordre et qui ont tué des innocents, ont été pendus à la prison de Zahedan", a déclaré Ebrahim Hamidi, chef de la justice de la province de Sistan-Balouchistan.

"Toutes ces personnes avaient été condamnées à mort pour +corruption sur terre et guerre contre Dieu+ en luttant contre le régime sacré de la République islamique", a-t-il ajouté.

Le groupe sunnite Joundallah (soldats de Dieu) est responsable de nombreux attentats depuis dix ans dans cette province du sud-est du pays frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, qui compte une forte minorité sunnite.

Selon la justice locale, certains des condamnés exécutés avaient participé au cours de ces dernières années à des attaques contre deux mosquées chiites à Zahedan, chef-lieu de la province, et à une attaque contre des membres des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime islamique.

Avec ces pendaisons, le nombre des exécutions dans le pays atteint le chiffre d'au moins 162 depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP. L'Iran est l'un des pays qui mènent le plus d'exécutions au monde, avec la Chine, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.

Le groupe Joundallah a revendiqué l'attentat qui a fait 39 morts, selon un dernier bilan, lors d'une procession le 15 décembre dans la ville de Chabahar (sud-est), le plus meurtrier contre une mosquée chiite depuis 1994 dans le pays.

Un kamikaze a fait détoner une ceinture d'explosifs lors des cérémonies de Tassoua, à la veille d'Achoura, l'une des principales célébration religieuses en Iran, dont 90% de la population est chiite.

Le Joundallah a affirmé que cette attaque venait venger la mort de son chef, Abdolmalek Righi, arrêté en février et pendu en juin, ainsi que des "martyrs" du mouvement.

L'attentat a été condamné par l'Occident, l'ONU et des pays arabes. Le président américain Barack Obama l'a qualifié d'"atroce" et sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton a parlé d'"acte horrible". Londres s'est dit "horrifié" et la France l'a condamné "avec la plus grande fermeté".

Le Joundallah, dont les membres sont de l'ethnie baloutche, a été classé par les Etats-Unis parmi les organisations terroristes.


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