Iron Biby, de souffre-douleur à homme fort du Burkina
AFP
Dans la rue, les enfants n'hésitent pas à venir tâter les bras d'Iron Biby. Patient, ce colosse burkinabè d'1,90 mètre pour 180 kg et... 63 cm de tour de bras, star internationale des sports de force, laisse faire avec bienveillance.
Jeune, Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou était la risée des enfants dans la cour d'école en raison de son poids.
Aujourd'hui, le gabarit de cet homme de 26 ans est un atout qu'il a travaillé et veut mettre au service de son pays, parmi les plus pauvres du monde, pour y ouvrir des centres sportifs çà et là.
"J'ai toujours été de forte corpulence comparé à mes amis et à mes frères. Ici c'est rare, donc les gens se moquaient de moi. Je n'avais pas confiance en moi", se souvient Biby.
Son père Lacina Sanou confirme, tout en soulignant la gentillesse de son fils: "Il était plus grand et plus fort qu'eux (...) mais très gentil, très doux. Souvent, les enfants en profitaient pour se moquer" de lui, confie-t-il à l'AFP.
"J'essayais tous les sports mais on me décourageait à chaque fois", raconte Iron Biby, qui pesait 4,750 kg à la naissance.
Parce qu'il rêvait de devenir "un grand athlète", il a "persévéré".
A 17 ans, il découvre la musculation alors qu'il vient de s'installer au Canada pour y rejoindre son grand frère et terminer ses années de lycée. C'était en 2009.
"J'avais le complexe" d'être très corpulent, "je voulais transformer mon corps, alors j'ai commencé à m'entrainer doucement", raconte-t-il.
En 2013, sa force impressionne des gens du milieu, surpris qu'un amateur soulève de telles charges. On l'invite à participer au championnat provincial de dynamophilie, le nom canadien de la Force athlétique. Différente de l'haltérophilie, cette discipline consiste à soulever des charges très lourdes de toutes les formes et parfois à les déplacer.
Il honore l'invitation avec une victoire puis gravit rapidement les échelons pour figurer parmi les 10 meilleurs athlètes de force dans le monde. Iron Biby cumule les titres, il est notamment champion du monde 2018 de "Log lift" (qui consiste à lever des troncs de bois) ou d'Axle press (soulever des charges de fer avec la force des épaules).
"Je suis reconnu comme l'un des plus forts quand il s'agit de la force des épaules, c'est dur pour quelqu'un de m'arrêter dans cette épreuve !", s'exclame Iron Biby à l'entraînement à Bobo-Dioulasso, sa ville natale, entre des poids en béton armé et des affiches publicitaires à son nom.
Sa plus grande fierté ? Avoir inscrit en septembre son nom et celui du Burkina dans le livre Guinness des records, une première.
"L'épreuve consistait à soulever un maximum de fois pendant une minute une personne d'environ 60 kg. L'ancien record était de 45 répétitions. J'ai pu +l'éclater+ avec 69 répétitions", jubile l'athlète de force.
Pour maintenir sa forme, Biby fait au moins quatre repas par jour avec des protéines et peut manger "jusqu'à huit poulets" quotidiennement.
Côté vêtements, rien ne lui va. Un couturier spécial lui fait du sur-mesure avec - petite coquetterie - son logo, qui représente son nom avec des ailes.
Iron Biby s'entraîne en moyenne quatre à cinq heures par jour. Le Burkina ne disposant pas d'installations adéquates, il importe du matériel ou le fait fabriquer. Dans sa cour à Bobo-Dioulasso, il a fait réaliser une piste de goudron de 46 mètres, pour s'exercer à la traction de camions...
Aujourd'hui, lorsqu'il rentre de compétitions internationales à Bobo-Dioulasso, la 2e ville du Burkina Faso, Biby est accueilli en héros, des fans et curieux de tous âges se pressent pour lui réclamer un selfie ou toucher ses bras.
Il fait même des émules comme Abdoul Razak, un jeune de 12 ans surnommé "Jumeau" car il a la même corpulence qu'Iron Biby au même âge.
Très attaché à son pays, Biby a décidé d'y retourner après ses études au Canada alors qu'il aurait pu rester en Amérique.
Son père explique avoir toujours recommandé à ses enfants "de chaque fois revenir au pays", une fois qu'ils ont réalisé "des exploits sur le plan international". "Car le pays a besoin d'eux pour son développement". Et ainsi, "les enfants (du Burkina) peuvent prendre exemple sur eux."
Iron Biby a plusieurs projets au Burkina. Ses revenus issus des compétitions et sponsors sont suffisamment conséquents pour lui permettre de les réaliser.
Il veut ouvrir partout des centres sportifs. "Pour tous les athlètes, pas juste dans mon domaine", dit-il.
Il compte aussi lancer "des compléments alimentaires, parce qu'il y a une carence de protéines ici".
Et créer "une fédération pour les +strongmen+ (hommes forts) et aider ainsi mes autres frères à représenter le Burkina Faso sur le plan international."
En attendant, il s'entraine pour son prochain objectif: battre un nouveau record du monde en "Log lift"
Jeune, Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou était la risée des enfants dans la cour d'école en raison de son poids.
Aujourd'hui, le gabarit de cet homme de 26 ans est un atout qu'il a travaillé et veut mettre au service de son pays, parmi les plus pauvres du monde, pour y ouvrir des centres sportifs çà et là.
"J'ai toujours été de forte corpulence comparé à mes amis et à mes frères. Ici c'est rare, donc les gens se moquaient de moi. Je n'avais pas confiance en moi", se souvient Biby.
Son père Lacina Sanou confirme, tout en soulignant la gentillesse de son fils: "Il était plus grand et plus fort qu'eux (...) mais très gentil, très doux. Souvent, les enfants en profitaient pour se moquer" de lui, confie-t-il à l'AFP.
"J'essayais tous les sports mais on me décourageait à chaque fois", raconte Iron Biby, qui pesait 4,750 kg à la naissance.
Parce qu'il rêvait de devenir "un grand athlète", il a "persévéré".
A 17 ans, il découvre la musculation alors qu'il vient de s'installer au Canada pour y rejoindre son grand frère et terminer ses années de lycée. C'était en 2009.
"J'avais le complexe" d'être très corpulent, "je voulais transformer mon corps, alors j'ai commencé à m'entrainer doucement", raconte-t-il.
En 2013, sa force impressionne des gens du milieu, surpris qu'un amateur soulève de telles charges. On l'invite à participer au championnat provincial de dynamophilie, le nom canadien de la Force athlétique. Différente de l'haltérophilie, cette discipline consiste à soulever des charges très lourdes de toutes les formes et parfois à les déplacer.
Il honore l'invitation avec une victoire puis gravit rapidement les échelons pour figurer parmi les 10 meilleurs athlètes de force dans le monde. Iron Biby cumule les titres, il est notamment champion du monde 2018 de "Log lift" (qui consiste à lever des troncs de bois) ou d'Axle press (soulever des charges de fer avec la force des épaules).
"Je suis reconnu comme l'un des plus forts quand il s'agit de la force des épaules, c'est dur pour quelqu'un de m'arrêter dans cette épreuve !", s'exclame Iron Biby à l'entraînement à Bobo-Dioulasso, sa ville natale, entre des poids en béton armé et des affiches publicitaires à son nom.
Sa plus grande fierté ? Avoir inscrit en septembre son nom et celui du Burkina dans le livre Guinness des records, une première.
"L'épreuve consistait à soulever un maximum de fois pendant une minute une personne d'environ 60 kg. L'ancien record était de 45 répétitions. J'ai pu +l'éclater+ avec 69 répétitions", jubile l'athlète de force.
Pour maintenir sa forme, Biby fait au moins quatre repas par jour avec des protéines et peut manger "jusqu'à huit poulets" quotidiennement.
Côté vêtements, rien ne lui va. Un couturier spécial lui fait du sur-mesure avec - petite coquetterie - son logo, qui représente son nom avec des ailes.
Iron Biby s'entraîne en moyenne quatre à cinq heures par jour. Le Burkina ne disposant pas d'installations adéquates, il importe du matériel ou le fait fabriquer. Dans sa cour à Bobo-Dioulasso, il a fait réaliser une piste de goudron de 46 mètres, pour s'exercer à la traction de camions...
Aujourd'hui, lorsqu'il rentre de compétitions internationales à Bobo-Dioulasso, la 2e ville du Burkina Faso, Biby est accueilli en héros, des fans et curieux de tous âges se pressent pour lui réclamer un selfie ou toucher ses bras.
Il fait même des émules comme Abdoul Razak, un jeune de 12 ans surnommé "Jumeau" car il a la même corpulence qu'Iron Biby au même âge.
Très attaché à son pays, Biby a décidé d'y retourner après ses études au Canada alors qu'il aurait pu rester en Amérique.
Son père explique avoir toujours recommandé à ses enfants "de chaque fois revenir au pays", une fois qu'ils ont réalisé "des exploits sur le plan international". "Car le pays a besoin d'eux pour son développement". Et ainsi, "les enfants (du Burkina) peuvent prendre exemple sur eux."
Iron Biby a plusieurs projets au Burkina. Ses revenus issus des compétitions et sponsors sont suffisamment conséquents pour lui permettre de les réaliser.
Il veut ouvrir partout des centres sportifs. "Pour tous les athlètes, pas juste dans mon domaine", dit-il.
Il compte aussi lancer "des compléments alimentaires, parce qu'il y a une carence de protéines ici".
Et créer "une fédération pour les +strongmen+ (hommes forts) et aider ainsi mes autres frères à représenter le Burkina Faso sur le plan international."
En attendant, il s'entraine pour son prochain objectif: battre un nouveau record du monde en "Log lift"