Israël: l'Eglise dénonce une "atmosphère empoisonnée" par le vandalisme antichrétien
AFP
Haïfa (Israël) - L'Eglise catholique en Terre sainte a dénoncé dimanche la récente vague d'actes de vandalisme antichrétiens et islamophobes, attribués à des juifs extrémistes, qui "empoisonnent l'atmosphère" à l'approche du pèlerinage historique du pape François.
"A ce jour, les actes de vandalisme incontrôlés empoisonnent l’atmosphère, l'atmosphère de coexistence et de coopération, tout spécialement à deux semaines de la visite du pape François", a déploré le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, lors d'une conférence de presse avant une grande procession mariale à Haïfa, port du nord d'Israël où cohabitent juifs et arabes.
Samedi, le quotidien Haaretz rapportait sur son site que le plus célèbre écrivain israélien, Amos Oz, a qualifié les extrémistes juifs auteurs d'une vague d'actes racistes contre les chrétiens et les musulmans de "néo-nazis hébreux".
"Certes ces actes font l'objet de condamnations par les dirigeants israéliens mais il y a peu d'arrestations", a regretté Mgr Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, au moment où se multiplient les profanations de lieux de culte chrétiens et musulmans.
Si la police procède à des interpellations dans les milieux religieux nationalistes juifs, la récente vague d'agressions n'a donné lieu pour le moment à aucune poursuite ni inculpation, les suspects appréhendés étant souvent des mineurs rapidement relâchés.
Deux Israéliens, dont un colon, étaient interrogés dimanche par la police, soupçonnés d'"être impliqués dans des activités criminelles" liées à des incidents "nationalistes", selon un porte-parole.
"Le gouvernement d'Israël doit s'inquiéter, parce que cela nuit à l'image de l'Etat d'Israël à l'étranger. C'est aussi une tache sur la démocratie dont se réclame Israël", a estimé le prélat catholique.
Selon les médias israéliens, la police et le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure, craignent que la mouvance radicale juive, en partie souterraine, ne profite du pèlerinage du pape en Terre sainte, du 24 au 26 mai, pour intensifier sa campagne d'intimidation contre ce qu'ils tiennent pour "idôlatres".
Interrogé dimanche par l'AFP, le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a reconnu qu'il y avait eu une hausse des attaques contre des sites chrétiens, musulmans et arabes-israéliens ces dernières semaines.
La présence policière a été renforcée autour des sites sensibles.
"Nous n'avons aucune raison d'avoir peur, car Israël met à notre disposition une dose nécessaire, voire une +overdose+, de sécurité", a ironisé Mgr Twal, exhortant les chrétiens de Terre sainte à venir prier "sans crainte" aux côtés du Saint-Père.
Signe d'une certaine tension, la municipalité israélienne de Jérusalem a demandé, via la police, à faire enlever un grand portrait de bienvenue du pape accroché sur le Centre d'information franciscain, dans la Vieille ville, selon des sources concordantes.
- 'Un phénomène hideux' -
Sous l'appellation du "prix à payer", des colons extrémistes et des activistes d'extrême droite ont intensifié ces derniers mois les agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l'armée israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
Ils ont aussi ciblé des églises, des couvents et des mosquées.
La nébuleuse des partisans du "prix à payer" gravite autour d'une yéchiva (école talmudique) à Yitzhar, une colonie de Cisjordanie occupée connue pour être un bastion du radicalisme nationaliste-religieux juif.
Devant l'ampleur du phénomène, condamné par les dirigeants israéliens, plusieurs ministres et ex-chefs des agences de sécurité souhaiteraient que ces extrémistes ne soient plus considérés comme militants d'"organisations illégales" mais comme des "terroristes". Ce que refuse jusqu'à présent le gouvernement israélien.
"L'Etat doit lutter avec une poigne de fer contre ce qui se dénomme +le prix à payer+, un phénomène hideux qui n'a aucun rapport avec les valeurs et la morale juives, dont le but est de nuire aux Arabes uniquement parce qu'ils sont Arabes", s'est défendu le ministre de la Défense Moshé Yaalon.
"Tant que les mots ne se transforment pas en actes, nous restons sceptiques", a répondu dimanche Mgr Twal.
Dans l'après-midi, une procession traditionnelle en l'honneur de la Vierge Marie a rassemblé plusieurs milliers de catholiques dans le centre-ville de Haïfa, a constaté l'AFP.
"Nous n'aimons pas ce que les juifs nous font subir et nous voulons vivre en paix aux côtés de Jésus, Marie et tous les chrétiens ici en Terre Sainte", a témoigné Abir, l'une des participantes.
Mgr Twal a de son côté appelé la foule à "prier pour ceux qui perpétuent ces attaques et leurs familles".
Dans la soirée, 200 Israéliens, dont des religieux modérés, accompagnés d'arabes et de chrétiens, ont manifesté devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem sous une bannière "Ensemble contre le terrorisme", selon un photographe de l'AFP.
Samedi, le quotidien Haaretz rapportait sur son site que le plus célèbre écrivain israélien, Amos Oz, a qualifié les extrémistes juifs auteurs d'une vague d'actes racistes contre les chrétiens et les musulmans de "néo-nazis hébreux".
"Certes ces actes font l'objet de condamnations par les dirigeants israéliens mais il y a peu d'arrestations", a regretté Mgr Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, au moment où se multiplient les profanations de lieux de culte chrétiens et musulmans.
Si la police procède à des interpellations dans les milieux religieux nationalistes juifs, la récente vague d'agressions n'a donné lieu pour le moment à aucune poursuite ni inculpation, les suspects appréhendés étant souvent des mineurs rapidement relâchés.
Deux Israéliens, dont un colon, étaient interrogés dimanche par la police, soupçonnés d'"être impliqués dans des activités criminelles" liées à des incidents "nationalistes", selon un porte-parole.
"Le gouvernement d'Israël doit s'inquiéter, parce que cela nuit à l'image de l'Etat d'Israël à l'étranger. C'est aussi une tache sur la démocratie dont se réclame Israël", a estimé le prélat catholique.
Selon les médias israéliens, la police et le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure, craignent que la mouvance radicale juive, en partie souterraine, ne profite du pèlerinage du pape en Terre sainte, du 24 au 26 mai, pour intensifier sa campagne d'intimidation contre ce qu'ils tiennent pour "idôlatres".
Interrogé dimanche par l'AFP, le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a reconnu qu'il y avait eu une hausse des attaques contre des sites chrétiens, musulmans et arabes-israéliens ces dernières semaines.
La présence policière a été renforcée autour des sites sensibles.
"Nous n'avons aucune raison d'avoir peur, car Israël met à notre disposition une dose nécessaire, voire une +overdose+, de sécurité", a ironisé Mgr Twal, exhortant les chrétiens de Terre sainte à venir prier "sans crainte" aux côtés du Saint-Père.
Signe d'une certaine tension, la municipalité israélienne de Jérusalem a demandé, via la police, à faire enlever un grand portrait de bienvenue du pape accroché sur le Centre d'information franciscain, dans la Vieille ville, selon des sources concordantes.
- 'Un phénomène hideux' -
Sous l'appellation du "prix à payer", des colons extrémistes et des activistes d'extrême droite ont intensifié ces derniers mois les agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l'armée israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
Ils ont aussi ciblé des églises, des couvents et des mosquées.
La nébuleuse des partisans du "prix à payer" gravite autour d'une yéchiva (école talmudique) à Yitzhar, une colonie de Cisjordanie occupée connue pour être un bastion du radicalisme nationaliste-religieux juif.
Devant l'ampleur du phénomène, condamné par les dirigeants israéliens, plusieurs ministres et ex-chefs des agences de sécurité souhaiteraient que ces extrémistes ne soient plus considérés comme militants d'"organisations illégales" mais comme des "terroristes". Ce que refuse jusqu'à présent le gouvernement israélien.
"L'Etat doit lutter avec une poigne de fer contre ce qui se dénomme +le prix à payer+, un phénomène hideux qui n'a aucun rapport avec les valeurs et la morale juives, dont le but est de nuire aux Arabes uniquement parce qu'ils sont Arabes", s'est défendu le ministre de la Défense Moshé Yaalon.
"Tant que les mots ne se transforment pas en actes, nous restons sceptiques", a répondu dimanche Mgr Twal.
Dans l'après-midi, une procession traditionnelle en l'honneur de la Vierge Marie a rassemblé plusieurs milliers de catholiques dans le centre-ville de Haïfa, a constaté l'AFP.
"Nous n'aimons pas ce que les juifs nous font subir et nous voulons vivre en paix aux côtés de Jésus, Marie et tous les chrétiens ici en Terre Sainte", a témoigné Abir, l'une des participantes.
Mgr Twal a de son côté appelé la foule à "prier pour ceux qui perpétuent ces attaques et leurs familles".
Dans la soirée, 200 Israéliens, dont des religieux modérés, accompagnés d'arabes et de chrétiens, ont manifesté devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem sous une bannière "Ensemble contre le terrorisme", selon un photographe de l'AFP.