Israël: l'ex-Premier ministre Ehud Olmert condamné pour corruption
AFP
Tel-Aviv - Un tribunal israélien a condamné lundi l'ancien Premier ministre Ehud Olmert dans une nouvelle affaire de corruption qui risque de mettre un point final à sa carrière politique.
Impassible à la lecture du verdict, il a été reconnu coupable d'avoir touché des pots-de-vin dans le cadre d'un énorme scandale immobilier à Jérusalem, une première pour un ancien chef de gouvernement en Israël.
Egalement condamné pour faux témoignage pour avoir tenté de ternir la réputation du témoin de l'accusation, M. Olmert a l'intention de faire appel, selon son porte-parole cité par le site internet du quotidien Haaretz.
M. Olmert et 12 autres anciens hauts responsables de Jérusalem ont été condamnés pour avoir facilité la construction du complexe immobilier Holyland en échange de pots-de-vin lorsqu'il était maire de la ville entre 1993 et 2003. Trois co-prévenus ont en revanche été relaxés.
Selon des extraits du verdict que l'AFP a pu consulter, M. Olmert a touché 560.000 shekels (116.000 euros), selon un intermédiaire devenu témoin de l'accusation.
Cet intermédiaire a affirmé avoir "acheté les "services" de M. Olmert pour 500.000 shekels, versés en huit chèques post-datés de 50.000 et 80.000 shekels.
Ehud Olmert, 68 ans et l'un des hommes politiques les plus chevronnés du pays, était considéré comme un rival potentiel de Benjamin Netanyahu s'il avait pu faire son retour sur la scène politique, ce qui paraît aujourd'hui difficile.
Mêlé à plusieurs affaires de corruption, M. Olmert n'avait pour l'instant été condamné qu'à une légère peine de prison avec sursis en septembre 2012 pour abus de confiance.
La justice l'avait reconnu coupable d'avoir favorisé, en tant que ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006), son ex-associé dans un cabinet d'avocats, mais avait considéré que "l'investissement" de M. Olmert dans les affaires du pays justifiait "un allègement de la peine".
Il avait cependant été relaxé dans deux autres dossiers de corruption, ce qui avait laissé entrevoir une possibilité de retour en politique.
Mais cette condamnation dans l'affaire Holyland risque de modifier la donne, d'autant que l'ancien Premier ministre pourrait être condamné à de la prison ferme, selon plusieurs experts israéliens.
La peine doit être fixée à l'issue d'une nouvelle phase de la procédure, qui doit s'ouvrir le 28 avril et durer deux semaines, selon des sources judiciaires.
L'un des procureurs, Liat Ben Ari, a estimé qu'il était "trop tôt" pour savoir si le parquet allait requérir la peine maximum, 7 ans de prison: "En temps normal, la peine pour des faits de corruption, c'est la prison. Mais nous devons considérer toutes les circonstances pour prendre une décision".
"Nous parlons d'un homme qui a déjà été condamné", a souligné le commentateur judiciaire de la radio publique, Moshe Hanegbi. "Dans ces circonstances, je ne vois pas comment l'accusation pourrait ne pas requérir une peine de prison".
-'Pratiques obscènes'-
A la lecture du verdict, le juge David Rosen a évoqué une affaire "de corruption et de pratiques obscènes" et a dénoncé "un système politique corrompu qui a pourri avec les années (...) et dans lequel des centaines de milliers de shekels ont été transférés à des élus".
M. Olmert était devenu Premier ministre en 2006, succédant à Ariel Sharon, l'ex-homme fort de la droite décédé en janvier après huit ans de coma, qu'il avait convaincu quelques mois plus tôt de créer un nouveau parti centriste, Kadima.
Sa chute a commencé en juillet 2008, quand, de plus en plus fragilisé par les accusations de corruption, il a renoncé à se présenter aux élections primaires Kadima, abandonnant de facto ses fonctions de Premier ministre.
L'ancien Premier ministre n'est pas le premier haut responsable à être mêlé à ce genre d'affaires en Israël, où plusieurs scandales ont éclaté ces dernières années.
Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a été relaxé dans une affaire de fraude, mais le patron de l'administration fiscale Jacky Matzaa a été condamné en 2011 à un an de prison ferme pour corruption.
L'ancien ministre des Finances Avraham Hirschson a été condamné en 2009 à cinq ans de prison ferme pour détournement de fonds, tandis que son homologue de la Santé Shlomo Benizri a écopé l'année suivante de quatre ans ferme pour les mêmes charges.
Egalement condamné pour faux témoignage pour avoir tenté de ternir la réputation du témoin de l'accusation, M. Olmert a l'intention de faire appel, selon son porte-parole cité par le site internet du quotidien Haaretz.
M. Olmert et 12 autres anciens hauts responsables de Jérusalem ont été condamnés pour avoir facilité la construction du complexe immobilier Holyland en échange de pots-de-vin lorsqu'il était maire de la ville entre 1993 et 2003. Trois co-prévenus ont en revanche été relaxés.
Selon des extraits du verdict que l'AFP a pu consulter, M. Olmert a touché 560.000 shekels (116.000 euros), selon un intermédiaire devenu témoin de l'accusation.
Cet intermédiaire a affirmé avoir "acheté les "services" de M. Olmert pour 500.000 shekels, versés en huit chèques post-datés de 50.000 et 80.000 shekels.
Ehud Olmert, 68 ans et l'un des hommes politiques les plus chevronnés du pays, était considéré comme un rival potentiel de Benjamin Netanyahu s'il avait pu faire son retour sur la scène politique, ce qui paraît aujourd'hui difficile.
Mêlé à plusieurs affaires de corruption, M. Olmert n'avait pour l'instant été condamné qu'à une légère peine de prison avec sursis en septembre 2012 pour abus de confiance.
La justice l'avait reconnu coupable d'avoir favorisé, en tant que ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006), son ex-associé dans un cabinet d'avocats, mais avait considéré que "l'investissement" de M. Olmert dans les affaires du pays justifiait "un allègement de la peine".
Il avait cependant été relaxé dans deux autres dossiers de corruption, ce qui avait laissé entrevoir une possibilité de retour en politique.
Mais cette condamnation dans l'affaire Holyland risque de modifier la donne, d'autant que l'ancien Premier ministre pourrait être condamné à de la prison ferme, selon plusieurs experts israéliens.
La peine doit être fixée à l'issue d'une nouvelle phase de la procédure, qui doit s'ouvrir le 28 avril et durer deux semaines, selon des sources judiciaires.
L'un des procureurs, Liat Ben Ari, a estimé qu'il était "trop tôt" pour savoir si le parquet allait requérir la peine maximum, 7 ans de prison: "En temps normal, la peine pour des faits de corruption, c'est la prison. Mais nous devons considérer toutes les circonstances pour prendre une décision".
"Nous parlons d'un homme qui a déjà été condamné", a souligné le commentateur judiciaire de la radio publique, Moshe Hanegbi. "Dans ces circonstances, je ne vois pas comment l'accusation pourrait ne pas requérir une peine de prison".
-'Pratiques obscènes'-
A la lecture du verdict, le juge David Rosen a évoqué une affaire "de corruption et de pratiques obscènes" et a dénoncé "un système politique corrompu qui a pourri avec les années (...) et dans lequel des centaines de milliers de shekels ont été transférés à des élus".
M. Olmert était devenu Premier ministre en 2006, succédant à Ariel Sharon, l'ex-homme fort de la droite décédé en janvier après huit ans de coma, qu'il avait convaincu quelques mois plus tôt de créer un nouveau parti centriste, Kadima.
Sa chute a commencé en juillet 2008, quand, de plus en plus fragilisé par les accusations de corruption, il a renoncé à se présenter aux élections primaires Kadima, abandonnant de facto ses fonctions de Premier ministre.
L'ancien Premier ministre n'est pas le premier haut responsable à être mêlé à ce genre d'affaires en Israël, où plusieurs scandales ont éclaté ces dernières années.
Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a été relaxé dans une affaire de fraude, mais le patron de l'administration fiscale Jacky Matzaa a été condamné en 2011 à un an de prison ferme pour corruption.
L'ancien ministre des Finances Avraham Hirschson a été condamné en 2009 à cinq ans de prison ferme pour détournement de fonds, tandis que son homologue de la Santé Shlomo Benizri a écopé l'année suivante de quatre ans ferme pour les mêmes charges.