Israël: la fin de l'épreuve approche pour le soldat Gilad Shalit
AFP
Jerusalem - Israël et le Hamas mettaient dimanche la dernière main aux préparatifs d'un échange historique prévu mardi du jeune soldat israélien Gilad Shalit, en captivité au secret à Gaza depuis plus de cinq ans, contre un premier groupe de 477 Palestiniens.
Il sera ensuite accueilli sur la base aérienne de Tel Nof (sud d'Israël) par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d'état-major le général Benny Gantz. Là, il verra ses parents, Noam et Aviva, pour la première fois depuis plus de cinq ans.
"La mission sera accomplie quand Gilad Shalit sera rendu vivant et en bonne santé à sa famille", a affirmé M. Netanyahu.
Tenu captif au secret, Gilad Shalit --automatiquement reconnu comme victime de stress post-traumatique-- rentrera enfin chez lui à Mitzpe Hila, localité de Haute Galilée (nord).
Les autorités israéliennes ont promis une "réception discrète en respectant les besoins du soldat et de sa famille".
Selon le directeur du Conseil de sécurité nationale, le général Yaakov Amidror, "tout devrait se passer comme prévu sauf si la Cour suprême intervient ou si quelqu'un se livre à des provocations à Gaza", où le Hamas prépare un accueil triomphal aux "héros" sortis de prison.
Plusieurs appels contre la libération des Palestiniens ont été déposés à la Cour suprême d'Israël, notamment par des familles de victimes d'attentats. Ils seront entendus lundi par la plus haute instance judiciaire d'Israël, qui n'a jamais encore remis en cause un accord d'échange de détenus conclu par le gouvernement.
Noam Shalit, le père, a exhorté la Cour à rejeter ces appels "car chaque retard peut risquer de faire échouer l'accord".
Le jeune tankiste est échangé contre un premier groupe de 477 Palestiniens --en majorité des condamnés à perpétuité-- dont 27 femmes.
Parmi les détenus relâchés, figure le plus ancien prisonnier palestinien d'Israël, Naïl Barghouthi, emprisonné depuis 1978, et la première femme de la branche armée du Hamas, Ahlam al-Tamimi, condamnée à 16 peines à perpétuité pour un attentat dans une pizzeria de Jérusalem-Ouest (15 morts le 9 août 2001).
Sur les 477 prisonniers, 137 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 96 en Cisjordanie et 14 à Jérusalem-Est.
En revanche, 203 Palestiniens seront bannis, dont 145 vers la bande de Gaza et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie).
Six Arabes israéliens vont pouvoir rentrer dans leurs foyers. Toutes les femmes seront autorisées à retrouver leurs familles, sauf une, une Arabe israélienne exilée à Gaza.
Aux termes de l'accord signé mardi dernier sous médiation égyptienne entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, un second groupe de 550 détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois.
En relâchant 1.027 prisonniers, dont beaucoup avec du sang sur les mains, Israël a consenti à payer le prix proportionnellement le plus élevé pour récupérer un de ses soldats. En mai 1985, l'Etat hébreu avait élargi 1.150 Palestiniens contre trois militaires.
Pourtant, selon un sondage publié lundi, 79% des Israéliens sont favorables à l'échange.
Au fils des ans, Gilad Shalit, capturé le 25 juin 2006 par un commando palestinien en lisière de la bande de Gaza, est devenu une icône en Israël. Son visage adolescent est affiché partout grâce à une campagne inlassable de ses parents qui ont campé des mois durant près de la résidence de M. Netanyahu à Jérusalem.
L'accord entre Israël et le Hamas ne signifie pas pour autant la fin des tentatives d'enlèvement de soldats car, comme l'ont répété ces derniers jours des dirigeants du Hamas, "les kidnappings continueront tant qu'il restera des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes".