Israël: le chef du Mossad garde le secret sur son avenir
AFP
Jerusalem - Le chef du Mossad Meïr Dagan a maintenu le flou sur son avenir à la tête des services de renseignement israéliens, ébranlés par une série de ratés, alors que se multiplient les rumeurs sur un refus du Premier ministre de prolonger son mandat, selon la radio.
Meïr Dagan
Il a fait ses déclarations lors d'une réunion des retraités du Mossad dimanche soir à l'université de Tel-Aviv en présence du président Shimon Peres.
"Les opérations du Mossad se déroulent dans la plus totale discrétion, seuls les ratés parfois sont connus", a dit M. Peres. "Bien que certaines opérations (secrètes) aient porté atteinte aux relations diplomatiques d'Israël, le prestige du Mossad reste intact auprès des autres services dans le monde".
Meïr Dagan a tenu, selon la radio, à démentir des informations des médias israéliens selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait rejeté sa demande de prolongation d'un an de son mandat à la suite de récents ratés du Mossad.
Le Mossad a été accusé par la police de Dubaï de l'assassinat de l'un des fondateurs de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, Mahmoud al-Mabhouh, découvert mort le 20 janvier dans un hô tel de l'émirat.
Il a également été mis en cause par les commentateurs dans l'abordage sanglant le 31 mai par un commando israélien d'une flottille de militants pro-palestiniens. Selon les médias israéliens, le Mossad n'aurait pas fourni des renseignements sur le fait que certains passagers étaient prêts à en découdre avec les soldats.
Selon des médias, M. Dagan devrait quitter son poste dans les prochains mois après huit ans de service, soit le plus long mandat exercé sans interruption par un chef du Mossad.
Les journaux ont pris les devants en se livrant à des spéculations sur les candidats à la succession de Meïr Dagan. Parmi les prétendants cités, figurent Youval Diskin, le chef du Shin Beth (service de sécurité intérieure), ainsi que plusieurs généraux et un haut responsable du Mossad.
Le dernier raté en date du Mossad s'est produit début juin lorsqu'un Israélien soupçonné d'appartenir à ce service secret a été arrêté en Pologne à la demande de la justice allemande qui le soupçonne "de complicité dans l'obtention illégale d'un passeport allemand".
L'Israélien est soupçonné d'avoir participé à la mise en place du commando responsable de l'assassinat de Mabhouh. La police de Dubaï a imputé à Israël la responsabilité du meurtre, publiant une liste de 26 suspects porteurs de "faux" passeports britanniques, irlandais, français, australiens et allemand avec leurs photographies. Les passeports étaient authentiques et les suspects en avaient fait une utilisation frauduleuse par usurpation d'identité, selon elle.
Cet assassinat a entraîné une crispation diplomatique entre l'Etat hébreu et des pays occidentaux concernés par la falsification de passeports.