JO-2016: la France attend le réveil, le dopage fait des vagues
AFP
Les JO côté face et côté pile. Côté face, la légende de la natation Michael Phelps poursuit mardi sa quête de médailles et les Français espèrent enfin oublier leurs débuts laborieux. Mais côté pile, la controverse sur le dopage enfle et les mots deviennent incendiaires.
"Sun Yang, il pisse violet !", a enragé le nageur français Camille Lacourt. Cinquième du 100 m dos lundi soir, il n'a pas du tout apprécié de voir gagner sur 200 m libre lundi soir le Chinois, contrôlé positif en 2014.
"Ca me donne envie de vomir", a martelé le Français. "Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J'ai l'impression de voir de l'athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale."
Les termes sont moins violents, mais l'Américain Phelps, qui sera la vedette de la journée de mardi, ne dit pas autre chose: "C'est triste que de nos jours, il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux jeux Olympiques. Ca m'énerve".
La Russe Yuliya Efimova a dû se sentir visée. Deuxième du 100 m brasse lundi, elle avait déjà été copieusement sifflée par les spectateurs, furieux de son CV en matière de dopage, avec une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014 puis un nouveau contrôle positif en mars 2016, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier.
- Sifflets ou ovation? -
C'est ce pedigree qui avait incité la Fédération internationale (Fina) à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. mais cette sanction avait été levée juste avant la cérémonie d'ouverture, par le Comité international olympique (CIO).
"Yuliya est une fille bien", l'a défendu mardi matin le ministre des Sports russe, Vitali Moutko. "Après avoir vécu un tel calvaire, elle a montré son caractère, sa volonté et son courage, en dépit de certaines provocations, comme on peut le voir."
Dès lundi le CIO avait bien tenté de calmer le jeu en demandant aux athlètes de cesser de se critiquer ainsi: "Nous encourageons clairement la liberté d'expression, mais en même temps les Jeux c'est le respect des autres et le respect du droit des autres à participer aux compétitions, (...) dans la tranquillité, sans être agressé par les autres. Alors, oui, nous encourageons les sportifs à respecter leurs concurents."
Cette déclaration visait à réagir aux accusations sévères du nageur australien Mack Horton, le nouveau champion olympique du 400 libre, contre le même Sun Yang, son dauphin. Pas certain que la nouvelle salve de Lacourt plaise beaucoup au CIO!
Loin des sifflets, ce sera sans doute une ovation qui accueillera Phelps mardi lorsqu'il se présentera au bord du bassin olympique.
A 31 ans, il s'alignera pour un premier titre individuel à Rio, sur 200 m papillon, l'une de ses distances de prédilection qu'il a remportée à deux reprises aux JO (2004, 2008).
Il devrait ensuite plonger à nouveau pour participer au relais 4x200 m avec l'équipe des Etats-Unis, vingt-quatre heures après avoir décroché son... 19e titre olympique -pour un total de 23 médailles en cinq JO- dimanche sur 4x100 m.
Combien aura-t-il de médailles en fin de journée: 24 ou 25 ? Et en or: 20 ou 21 ?
Les Français sont à des années-lumière de ces comptes de riches. Après trois jours aux JO, les Bleus ne comptent toujours qu'une seule médaille, l'argent sur le relais 4x100 m en natation.
Zéro pointé chez les judokas et les escrimeurs, berezina au tennis (Tsonga, Garcia, Cornet et Mladenovic sortis en simple, les trois doubles déjà à la porte)... les Bleus commencent mal.
- L'épée et le canoë -
Normalement, les choses devraient évoluer mardi, et notamment sur le tatami. Avec Loïc Pietri (-81 kg) et Clarisse Abegnenou (-63 kg), ce sont deux vraies chances de médailles qui se profilent. Comme du côté de l'escrime, avec les épéistes, en individuel
Sur le papier, un podium est immanquable, avec le N.1 mondial, Gauthier Grumier, le champion d'Europe, Yannick Borel, et Daniel Jérent, le 6e mondial. Sauf à voir ressurgir le spectre de l'humiliante déroute de Londres.
Enfin, du côté du canoë slalom, Denis Gargaud tentera de conserver un titre gagné trois fois par un certain Tony Estanguet, en 2000, 2004 et 2012. Le Marseillais succédera-t-il au Palois, désormais membre du CIO ? Deuxième temps des séries, il peut en tout cas viser le podium.
Chez les sports collectifs, les médailles sont encore loin. Mais les Françaises du foot pourraient s'en approcher, à 19h00 locales (minuit en France), en cas de victoire ou de nul même, contre la Nouvelle-Zélande, qui leur assurerait une place en quarts de finale.
Si la France est plombée par le doute, deux autres stars américaines entendent bien décrocher une médaille d'or qui leur tend les bras.
La nageuse Katie Ledecky, une sorte de Phelps au féminin, a déjà empoché deux médailles (or sur 400 m libre et argent sur le relais 4x100 m). Elle poursuit mardi sa quête sur 200 m nage libre, où elle aura pour adversaire la "vieille" Italienne Federica Pellegrini, 28 ans.
Et en gymnastique, Simone Biles, déjà détentrice d'un record de dix sacres mondiaux, devrait entamer sa moisson olympique avec la finale par équipes. Sauf accident, les Américaines semblent assurées de la victoire, elles qui ont remporté tous les tournois par équipes (JO et Mondiaux) depuis cinq ans.
"Ca me donne envie de vomir", a martelé le Français. "Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J'ai l'impression de voir de l'athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale."
Les termes sont moins violents, mais l'Américain Phelps, qui sera la vedette de la journée de mardi, ne dit pas autre chose: "C'est triste que de nos jours, il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux jeux Olympiques. Ca m'énerve".
La Russe Yuliya Efimova a dû se sentir visée. Deuxième du 100 m brasse lundi, elle avait déjà été copieusement sifflée par les spectateurs, furieux de son CV en matière de dopage, avec une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014 puis un nouveau contrôle positif en mars 2016, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier.
- Sifflets ou ovation? -
C'est ce pedigree qui avait incité la Fédération internationale (Fina) à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. mais cette sanction avait été levée juste avant la cérémonie d'ouverture, par le Comité international olympique (CIO).
"Yuliya est une fille bien", l'a défendu mardi matin le ministre des Sports russe, Vitali Moutko. "Après avoir vécu un tel calvaire, elle a montré son caractère, sa volonté et son courage, en dépit de certaines provocations, comme on peut le voir."
Dès lundi le CIO avait bien tenté de calmer le jeu en demandant aux athlètes de cesser de se critiquer ainsi: "Nous encourageons clairement la liberté d'expression, mais en même temps les Jeux c'est le respect des autres et le respect du droit des autres à participer aux compétitions, (...) dans la tranquillité, sans être agressé par les autres. Alors, oui, nous encourageons les sportifs à respecter leurs concurents."
Cette déclaration visait à réagir aux accusations sévères du nageur australien Mack Horton, le nouveau champion olympique du 400 libre, contre le même Sun Yang, son dauphin. Pas certain que la nouvelle salve de Lacourt plaise beaucoup au CIO!
Loin des sifflets, ce sera sans doute une ovation qui accueillera Phelps mardi lorsqu'il se présentera au bord du bassin olympique.
A 31 ans, il s'alignera pour un premier titre individuel à Rio, sur 200 m papillon, l'une de ses distances de prédilection qu'il a remportée à deux reprises aux JO (2004, 2008).
Il devrait ensuite plonger à nouveau pour participer au relais 4x200 m avec l'équipe des Etats-Unis, vingt-quatre heures après avoir décroché son... 19e titre olympique -pour un total de 23 médailles en cinq JO- dimanche sur 4x100 m.
Combien aura-t-il de médailles en fin de journée: 24 ou 25 ? Et en or: 20 ou 21 ?
Les Français sont à des années-lumière de ces comptes de riches. Après trois jours aux JO, les Bleus ne comptent toujours qu'une seule médaille, l'argent sur le relais 4x100 m en natation.
Zéro pointé chez les judokas et les escrimeurs, berezina au tennis (Tsonga, Garcia, Cornet et Mladenovic sortis en simple, les trois doubles déjà à la porte)... les Bleus commencent mal.
- L'épée et le canoë -
Normalement, les choses devraient évoluer mardi, et notamment sur le tatami. Avec Loïc Pietri (-81 kg) et Clarisse Abegnenou (-63 kg), ce sont deux vraies chances de médailles qui se profilent. Comme du côté de l'escrime, avec les épéistes, en individuel
Sur le papier, un podium est immanquable, avec le N.1 mondial, Gauthier Grumier, le champion d'Europe, Yannick Borel, et Daniel Jérent, le 6e mondial. Sauf à voir ressurgir le spectre de l'humiliante déroute de Londres.
Enfin, du côté du canoë slalom, Denis Gargaud tentera de conserver un titre gagné trois fois par un certain Tony Estanguet, en 2000, 2004 et 2012. Le Marseillais succédera-t-il au Palois, désormais membre du CIO ? Deuxième temps des séries, il peut en tout cas viser le podium.
Chez les sports collectifs, les médailles sont encore loin. Mais les Françaises du foot pourraient s'en approcher, à 19h00 locales (minuit en France), en cas de victoire ou de nul même, contre la Nouvelle-Zélande, qui leur assurerait une place en quarts de finale.
Si la France est plombée par le doute, deux autres stars américaines entendent bien décrocher une médaille d'or qui leur tend les bras.
La nageuse Katie Ledecky, une sorte de Phelps au féminin, a déjà empoché deux médailles (or sur 400 m libre et argent sur le relais 4x100 m). Elle poursuit mardi sa quête sur 200 m nage libre, où elle aura pour adversaire la "vieille" Italienne Federica Pellegrini, 28 ans.
Et en gymnastique, Simone Biles, déjà détentrice d'un record de dix sacres mondiaux, devrait entamer sa moisson olympique avec la finale par équipes. Sauf accident, les Américaines semblent assurées de la victoire, elles qui ont remporté tous les tournois par équipes (JO et Mondiaux) depuis cinq ans.