Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie, de Louise Labé
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Louise Labé représente, pour le XVIe siècle, la femme incontournable de la Renaissance littéraire. Fille d'un riche cordier, elle nait aux alentours de 1524, dans la ville de Lyon, à laquelle elle est intimement. A cette époque, la ville connaît une expansion économique. Elle y mourra en 1566, au moment où cette ville sera sur son déclin.
J'ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.