John Kerry poursuit à Rome ses entretiens sur la Syrie
AFP
Rome - Le secrétaire d'État américain John Kerry est arrivé mercredi en Italie, où il devrait notamment poursuivre ses efforts pour mettre fin au conflit en Syrie en rencontrant de hauts responsables italiens, israéliens et jordaniens.
Washington veut convaincre la Russie, l'un des derniers soutiens du régime de Bachar al-Assad, d'user de son influence.
"Les États-Unis pensent vraiment que nous partageons des intérêts communs importants en ce qui concerne la Syrie", a déclaré M. Kerry.
Le chef de la diplomatie américaine a souligné que ces intérêts incluaient la "stabilité dans la région, ne pas laisser des extrémistes créer des problèmes dans la région et ailleurs". "J'espère que nous pourrons creuser un peu cela et voir si nous pouvons trouver un terrain d'entente", a-t-il dit.
Ces deux pays espèrent pouvoir organiser d'ici à fin mai une conférence internationale destinée à trouver une solution de paix en Syrie, dans le prolongement de l'accord de Genève conclu en juin.
M. Kerry a par ailleurs annoncé mercredi à Rome qu'il retournerait en Israël vers le 21 mai.
Dans la capitale italienne, M. Kerry rencontrera, outre des membres du nouveau gouvernement dirigé par Enrico Letta, la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens, et son homologue jordanien Nasser Judeh.
L'accord de Genève sur la Syrie, resté lettre morte à peine signé, a ouvert la voie à la formation d'un gouvernement de transition, mais sans aborder le sort du président Bachar al-Assad.
Ce document en six points, négocié par le dernier émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie Kofi Annan, "devrait être la feuille de route (...) grâce à laquelle le peuple syrien peut trouver sa voie vers la nouvelle Syrie, dans laquelle les bains de sang, les massacres et les meurtres pourront prendre fin", a affirmé M. Kerry à l'issue de ses pourparlers à Moscou.
Le secrétaire d'État et son homologue russe Sergueï Lavrov ont accepté de jouer le rôle de quasi-intermédiaires entre l'opposition et le régime de Bachar al-Assad afin de les conduire autour de la table de négociations pour constituer un gouvernement de transition.
Washington, qui soutient l'opposition, devrait faire pression sur elle, tandis que Moscou, allié le plus puissant du régime de Damas, devrait tenter de persuader ce dernier de mettre fin au bain de sang.
"Nous ne sommes pas intéressés par le sort de certaines personnes, nous sommes intéressés par le destin du peuple syrien", a déclaré mardi M. Lavrov, dans une allusion claire à Bachar al-Assad. L'opposition n'est "pas représentative de tous les groupes", a-t-il toutefois ajouté.
Le lieu où se déroulera cette nouvelle conférence n'a pas été précisé pour le moment, mais Genève est considérée comme une possibilité.
Israël est de plus en plus inquiet du conflit en Syrie, où il a procédé à des frappes le week-end dernier.
M. Kerry entamera ses entretiens mercredi avec Mme Livni, avec laquelle il abordera aussi bien le conflit syrien que le processus de paix au Proche-Orient. Il s'agira de leur deuxième rencontre en moins d'une semaine, signe de l'importance que M. Kerry accorde à ce dossier.
Jeudi, le secrétaire d'Etat rencontrera son homologue jordanien, dont le pays abrite quelque 185.000 réfugiés syriens.
Au total, 1,5 million de Syriens ont fui leur pays depuis le début du conflit, qui a fait quelque 70.000 morts, pour se réfugier dans les pays voisins, à savoir, outre la Jordanie, la Turquie et le Liban.