Josiane Balasko, en chemise de nuit et en plein vaudeville
AFP
Paris - En chemise de nuit ou mini robe vinyle, Josiane Balasko ne craint pas d'éreinter une nouvelle fois son image pour la bonne cause : faire rire. Ce qu'elle réussit au théâtre avec "La Nuit sera chaude".
Josiane Balasko
"C'est une rouée, malhonnête, prête à tout et menteuse comme un arracheur de dents : rien ne la démonte, c'est son côté affreux sale et méchant", sourit-elle.
Pour la première fois, Josiane Balasko passe au vaudeville pour culbuter un peu les règles du genre, même si tout commence sur le mode classique du trio adultère : une jeune femme, Dina (Valérie Lang), "peintre psychique", est chez elle quand sonne à sa porte Monique et son cabas, persuadée que son mari est l'amant de Dina.
"Le vaudeville, c'est comme la comédie, les mêmes ressorts : il faut y aller à fond", reprend l'artiste. Et elle ne se gêne pas, présente pratiquement en continu du lever au tomber de rideau, dans des tenues plus extravagantes et moins glamour à chaque tableau.
Celle qu'on a connue en robe de chambre matelassée en rivale de Carole Bouquet dans "Trop belle pour toi", conserve, la soixantaine sonnée, la liberté de s'exposer et l'assurance qui va avec.
"Personne n'oserait m'écrire les rôles que je m'écris. Gonflée ? je ne pense pas en ces termes, mais je me reconnais un peu d'audace. C'est le personnage qui me porte: ce n'est pas une question de confiance mais de jeu", rétorque-t-elle.
"Mon image est ce que j'en fais : là, on est dans le domaine de la comédie excentrique et je ne pense pas une minute qu'il faudrait que je maigrisse pour jouer ce rôle. D'ailleurs, si j'étais un homme, on ne se poserait pas la question", reprend-elle un peu agacée.
La veille, sur un plateau de télévision, elle remarquait qu'un "boudin" n'aurait certainement pas pu épouser un aussi beau mari que le sien, George Aguilar, au physique d'Apache, qu'elle met en scène dans sa pièce.
Cette grosse bosseuse qui enchaîne scénarios, tournages et théâtre essaie de convaincre qu'elle est paresseuse. En réalité, son rôle, sa pièce, elle les ajuste encore tous les soirs, face au public, pour "continuer d'affiner le jeu et trouver des choses".
"C'est la grande différence avec le cinéma où, une fois que c'est dans la boite, les dés sont jetés : en une journée, c'est joué, et en une semaine, il peut être retiré de l'affiche. Alors qu'au théâtre, on peut rectifier le tir, avoir des repentirs".
Surtout, elle se délecte de la réaction du public : "Si les gens réagissent, c'est qu'on a bien fait son boulot. Mais le danger du rire, c'est d'être grisé et d'en rajouter pour faire encore plus rire. Et là ça dérape".
Des leçons tirées de son apprentissage au Splendid, les planches de ses débuts aux côtés de Miou-Miou, Thierry Lhermitte ou Coluche. "Ce qu'on a tous gardé de cette période, c'est qu'on est rigoureux, précis, on travaille. On n'essaie pas d'aller chercher le rire par tous les moyens".
Pour une paresseuse, l'actrice Balasko a encore trois films à venir cette année - "Sport de filles" de Patricia Mazuy, "Un heureux événement" de Rémy Bezançon et "Capitaine Khalid", une comédie de Djamel Bensalah - avant de réaliser son huitième film dont elle a déjà écrit le scénario en 2012, avec Michel Blanc.