Kerry en Israël pour discuter sécurité avec Netanyahu

AFP

Jerusalem - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontrait jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour la première fois depuis l'accord sur le nucléaire iranien, pour discuter de la sécurité d'Israël et tenter de débloquer le processus de paix avec les Palestiniens.

L'entrevue a démarré vers 09H40 (07H40 GMT) au bureau du chef du gouvernement israélien à Jérusalem, sous une pluie battante, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les deux dirigeants doivent brièvement s'exprimer devant la presse à la mi-journée.

Le secrétaire d'Etat, dont c'est le 8e voyage au Proche-Orient depuis mars, doit ensuite rencontrer en début d'après-midi le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.

Parrain de ces difficiles négociations de paix israélo-palestiniennes, M. Kerry "a toujours dit qu'il se rendrait dans la région lorsqu'il aurait le sentiment qu'il peut personnellement contribuer à faire avancer le processus. C'est l'objectif de ce voyage", a souligné mercredi soir un diplomate américain dans l'avion du secrétaire d'Etat.

John Kerry est parvenu à relancer fin juillet des contacts directs entre Israël et les Palestiniens, un processus censé durer neuf mois jusqu'à la fin avril 2014.

Toutefois, M. Abbas a affirmé que "les négociations traversent de grandes difficultés à cause des obstacles créés par Israël".

Il a prévenu que si ces discussions capotaient, il serait bientôt libre "de se tourner vers les institutions internationales et d'adhérer à toutes les conventions internationales", en référence aux prérogatives offertes à la Palestine par son accession au statut d'Etat observateur à l'ONU en novembre 2012.

Selon les médias israéliens, les Etats-Unis doivent présenter à Israël un plan portant sur des arrangements de sécurité en Cisjordanie qui seraient appliqués après la création d'un Etat palestinien.

Ce plan a été élaboré par le général John Allen, conseiller spécial pour le Moyen-Orient, qui devait assister à l'entretien avec M. Netanyahu.

Pas de compromis sur le Jourdain

Un responsable du département d'Etat a préféré parler d'une "nouvelle évaluation sur la sécurité d'Israël" et d'"idées" proposées sur les besoins de l'Etat hébreu.

M. Netanyahu veut, qu'en cas de création d'un Etat palestinien démilitarisé, des soldats israéliens restent déployés dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière avec la Jordanie, et exclut d'y laisser la responsabilité de la sécurité à une force internationale comme l'accepteraient les Palestiniens ou à des forces conjointes israélo-palestiniennes.

Le vice-ministre de la Défense Danny Danon a rejeté jeudi tout compromis sur la vallée du Jourdain.

"Du point de vue israélien, il n'y aura pas de présence palestinienne aux points de passage (avec la Jordanie). La présence civile et militaire israéliennes dans la vallée du Jourdain est primordiale", a déclaré ce membre de l'aile radicale du Likoud, le parti de droite de M. Netanyahu, à la radio militaire.

Selon le quotidien israélien Maariv, les propositions du général John Allen prévoient une réduction au maximum de la présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain grâce à la fourniture de systèmes de défense sophistiqués.

"Les Américains proposent un contrôle conjoint des points de passage et l'utilisation de moyens technologiques. Mais nous vivons au Moyen-Orient, nous voyons ce qui se passe au Liban", a souligné M. Danon.

"Même si les Américains sont nos amis, nous leur dirons 'désolés, nous n'allons pas faire tout ce que vous voulez, nous n'allons pas renoncer à des principes (de sécurité) essentiels pour nous, même si cela veut dire que les négociations n'avanceront pas ou qu'il n'y aura pas de belle cérémonie à la Maison Blanche'", a-t-il dit.

"Je suis sûr que le Premier ministre saura expliquer cela aux Américains", a-t-il ajouté.

Quant au dossier du nucléaire iranien sur lequel Israéliens et Américains se sont publiquement déchirés, M. Kerry informera le Premier ministre israélien "du premier pas sur lequel nous nous sommes entendus et sur notre marche vers un accord complet" avec Téhéran, a expliqué un responsable du département d'Etat.

Le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l'Iran sont parvenus le 24 novembre à Genève à un accord de six mois limitant les activités nucléaires de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.


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