Dans la soirée, le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'une commission avait été constituée en son sein pour enquêter sur cette affaire, dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle Kuna.

Il a précisé que le corps de la victime serait autopsié par trois médecins pour établir les causes de sa mort.

Selon le député d'opposition Moussallam Al-Barrak, l'homme a été sévèrement battu et "brutalement torturé" par la police, qui lui a "introduit un bâton dans une partie sensible de son corps" pour l'obliger à faire des aveux.

Mains et pieds ligotés, l'homme était inconscient mardi matin à son arrivée dans un hô pital d'Al-Ahmadi (sud), où il avait été transporté en urgence et où sa mort a été aussitô t prononcée, a affirmé le député dans un communiqué.

"Mourir sous la torture est un crime contre l'Humanité et une flagrante violation de la Constitution. Nous attendons une déclaration officielle et transparente sur l'incident", a fait savoir un autre député, Hassan Jowhar, demandant que les responsables de ce décès soient présentés devant la justice.

Dans son communiqué, le ministère a indiqué que l'homme avait été arrêté samedi en flagrant délit, avec 24 bouteilles de whisky dans sa voiture, et avait reconnu faire du trafic d'alcool.

Boire de l'alcool est totalement interdit dans cet émirat musulman conservateur du Golfe.

Il a précisé que l'homme avait résisté lors de son interpellation et frappé plusieurs policiers. Selon le ministère, il avait déjà été arrêté plusieurs fois pour usage de drogue et conduite en état d'ébrité.

Le ministère a affirmé que l'homme était mort à l'hô pital, après s'être plaint de douleurs à la poitrine.

L'Association koweïtienne des droits de l'Homme, une ONG indépendante, a identifié la victime comme étant Mohammad al-Mutairi.

"Cet incident est un point noir pour le Koweït et une violation manifeste des droits de l'Homme", a déploré l'Association dans un communiqué, en demandant de participer à l'enquête.